About the Book
Nicolas Edme Restif, dit Restif de La Bretonne, également épelé Rétif et de La Bretone, est un écrivain français né le 23 octobre 1734 à Sacy et mort le 3 février 1806 (à 71 ans) à Paris. Fils de riches paysans de l'Yonne, il emménage avec sa famille lorsqu'il a huit ans dans la ferme de La Bretonne (aujourd'hui La Métaierie[réf. nécessaire] ), située dans le même village de Sacy. Devenu ouvrier typographe à Auxerre et Dijon, Nicolas Restif de La Bretonne s'installe à Paris en 1761: c'est alors qu'il commence à écrire. Il a une vie personnelle compliquée et est sans doute indicateur de police. Par son métier dans l'imprimerie, il rencontre des écrivains comme Beaumarchais, Louis-Sébastien Mercier, Grimod de La Reynière ou Cazotte. Graphomane, il fait paraître de très nombreux ouvrages touchant à des genres divers, du roman érotique (L'Anti-Justine, ou les Délices de l'amour) au témoignage sur Paris et la Révolution (Les Nuits de Paris ou le Spectateur nocturne, 1788-1794, 8 volumes), en passant par la biographie avec La Vie de mon père (1779) dans lequel il brosse un tableau idyllique du monde paysan avant la Révolution avec la figure positive de son père. Il a également écrit des pièces de théâtre qui n'ont jamais été jouées. Cherchant constamment des ressources financières - il mourra d'ailleurs dans la misère -, il écrit aussi de nombreux textes pour réformer la marche du monde. Cependant, l'oeuvre majeure de Restif de la Bretonne est sa vaste autobiographie, Monsieur Nicolas, en huit volumes échelonnés entre 1794 et 1797. Ce livre fleuve se présente comme la reconstruction d'une existence et expose les tourments de l'auteur/narrateur comme à propos de la paternité - le titre complet est Monsieur Nicolas, ou le Coeur humain dévoilé -, mais témoigne aussi de son temps et constitue une source très abondante de renseignements sur la vie rurale et sur le monde des imprimeurs au XVIIIe siècle. Genèse La Vie de mon père, qui se rattache, comme document biographique, à Monsieur Nicolas, dont elle constitue une sorte de préface, appartient à un genre plus austère. Restif a écrit ces pages, comme tout ce qui est tombé de sa plume, sans effort, du premier jet: En me rappelant, ce que mon père avait souvent raconté devant moi, pendant mon enfance, de son séjour à Paris et de Mlle Pombelins, il me vint une idée, vive, lumineuse, digne du Paysan-Paysanne pervertis ! Je réfléchis sur tous les traits sortis de la bouche d'Edme Restif, et je composai sa Vie. Je ne revis pas ce petit ouvrage, je le livrai à l'impression en achevant de l'écrire. Aussi tout y est-il sans art, sans apprêt; la mémoire y a tenu lieu d'imagination. À la seconde et à la troisième édition, je n'ai fait que corriger quelques fautes de style ou replacer quelques traits oubliés. Cette production eut un succès rapide, ce qui doit étonner; elle n'était faite ni pour les petits-maîtres, ni contre les femmes, ni pour dénigrer la philosophie: les bonnes gens seuls la pouvaient acheter. Apparemment ils donnèrent le ton pour la première fois. Comme tout ce qu'a écrit Restif, qui n'écrivait que ce qu'il voyait ou croyait voir, c'est toujours un tableau de moeurs, mais ici son observation, au lieu de s'éparpiller, se concentre sur un seul point, la vie rurale, sur un seul homme, Edme Restif, son père, et deux ou trois autres figures dessinées au second plan. Avec ces simples éléments, la Vie de mon père est un tableau de la vie rurale au XVIIIe siècle de grand charme présenté avec sincérité et naturel. C'est, non le roman, mais la vie d'un honnête homme, où l'élément romanesque se réduit à peu de chose, très probablement à la fantastique apparition, dans l'église Saint-Roch, d'un bienfaiteur mort, le vertueux Pombelins, sous les traits d'un vieux prêtre, et à la lugubre célébration du mariage d'Edme Restif devant le cadav