Excerpt from Vari�t�s Litt�raires

M�ne le monde, c'est la mode d'aujourd'hui de refuser toute chose, l'esprit, le talent, le courage; on s'�crie que le journal est un par venu d'hier, et � peine si l'on fait remonter sa naissance � quel ques ann�es de l�. Au contraire, l'origine de cette puissance � laquelle rien ne r�siste est, � coup s�r, une origine illustre � ne la faire remonter que jusqu'aux Romains, nous trouvons que les premi�res pages du journal ont pr�c�d� l'histoire �crite. Dans les premiers temps de Rome, un peu apr�s le clou sacr� que le grand pr�tre enfon�ait chaque ann�e dans la poutre du Capitole, les pon tifes �crivaient jour par jour, et comme ils se rencontraient dans leurs souvenirs, les �v�nements de la terre et du ciel. Les pontifes ont �t� les premiers journalistes de ce monde; c'est dans leurs feuilles �parses que les historiens de Rome ont ramass� les mat� riaux solennels de leurs histoires. Ainsi ce grand peuple avait commenc� comme'les nations modernes finissent, il avait �crit sa vie au jour le jour; puis enfin, quand il eut accompli assez de grandes choses pour �tre oblig� de les r�sumer, l'histoire �chappa aux pontifes; elle �tait religieuse, elle devint civile ainsi fit le journal, il quitta le temple de Jupiter Stator pour le Forum. Celui qui le premier arracha le journal aux pontifes, le savez - vous? Ce fut Jules C�sar en personne c'�tait passer deux fois le Rubicon. Il institua le premier, dit Su�tone, l'usage de r�diger et de pu blier les actes quotidiens du peuple et du s�nat. Primus instituit ut tam senat�s quant populi diurne acta conficerentur et publi carentur. C'�tait l� tout simplement une r�volution, et la plus grande qui se p�t faire alors, que d'introduire la publicit� dans les travaux de ce terrible s�nat romain, aussi myst�rieux que le fut plus tard le conseil des Dix � Venise. Ainsi s'introduisit par cette grande porte la publicit� des affaires; en m�me temps furent cr��s toutes sortes de journaux, Acta populi, urb�s, journaux de l'arm�e, journaux des campagnes. Les Grecs, qui avaient invent� les �ph�m�rides et vous voyez que nous sommes modestes en ne faisant pas remonter jusque-l� nos titres de noblesse furent.

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