Africain d'origine camerounaise, Léon Tuam vit aux États-Unis où il enseigne l'espagnol et le français. Il a publié plusieurs ouvrages en anglais et en français. Sa poésie, facile à lire et assez militante, embrasse tout et reste pleine de surprises. Dans ce recueil Trop De Couteaux Dans Nos Dos, le beau et l'utile vont main dans la main sur les routes du passé, du présent et du futur de son pays, de l'Afrique et du monde. L'auteur sait que les mots ont une force et n'en fait pas l'économie. Il trouve dans le verbe une force mystérieuse. Il faut parler, se prononcer, dénoncer, louer, critiquer et proposer pour la bonne santé de nos sociétés. Il veut jouer son rôle sans se laisser distraire par ce que font ou sont les autres:
Je ne dormirai pas avec un seul mot sur la langue.
Je n'y laisserai pas ce grain qui peut bâtir mon pays,
Je n'y laisserai pas ce qui est bien pour l'Afrique,
Je ne dormirai pas avec ce qui peut sauver ce monde brisé.
Sur cette langue, je ne laisserai rien.
De cette langue, tout ce qui peut pousser et porter
D'agréables fruits dans le monde sera craché au sol.
Vous, les égoïstes et traîtres,
Vous, les paresseux et peureux,
Vous, les calculateurs et profiteurs,
Comprenez-vous? Je dis, Rien.
Vous voulez ce que vous voulez, et je sais ce que je veux.
Trop De Couteaux Dans Nos Dos est un univers complexe où se rencontrent les jumelles joie et tristesse, paix et guerre, satisfaction et déception, politique et religion, culture et histoire, maladie et santé, entente et haine, vie et mort, pauvreté et richesse...
L'auteur voit en l'être humain un grand tricheur qui soigne son aspect extérieur en laissant en jachère l'aspect intérieur. Et c'est ici la vraie source de nos nombreux maux. Il croit que pour atteindre la paix et le vrai bonheur, tout humain doit retourner cultiver et nettoyer ses deux jardins, à savoir: l'âme et le coeur.