About the Book
Henry Greville, whose real name is Alice Marie Celeste Durand born Fleury, born October 12, 1842, in Paris, and died May 26, 1902 in Boulogne-Billancourt, is a French woman of letters. Henry Gréville, de son vrai nom Alice Marie Céleste Durand née Fleury, née le 12 octobre 1842, à Paris, et morte le 26 mai 1902, à Boulogne-Billancourt, est une femme de lettres française. Extrait: Chapitre 1 C'était à l'heure où les troupeaux rentrent du pâturage; les vaches paresseuses et les petits veaux inquiets s'en revenaient lentement à la ville, au milieu d'un nuage de poussière dorée. Tant qu'elle roula dans les rues de Kozlychkine, la petite calèche qui venait de quitter l'auberge principale n'eut pas de peine à fendre le courant animé qui venait à sa rencontre; mais, lorsque les maisons de la grande rue se firent plus rares, le cocher éprouva quelque difficulté à guider ses trois chevaux indociles au milieu de ce flot de bétail lourd et patient. Les vaches s'arrêtaient devant la porte de leurs demeures, et, poussant des beuglements plaintifs, appelaient leurs compagnes retardataires avant de franchir le seuil de l'étable; pour peu que deux ou trois de ces lentes créatures se fussent réunies sur un point de la voie, le passage était totalement obstrué par le reste du troupeau que hâtaient les bouviers armés de longs cornets au son strident, semblables à ces trompettes du jugement dernier qu'on voit dans les anciens tableaux. De temps à autre une centaine de moutons passaient sur les contre-allées, le long des maisons, courant comme pris de panique, se culbutant, roulant dans le fossé, puis s'arrêtaient sans motif et reprenaient leur course folle pour se précipiter, tête baissée, les uns sur les autres, sous la porte étroite et basse de leur bergerie. Les petits enfants couraient pieds nus et les excitaient de la voix; les chiens affairés, sérieux, aboyaient à droite et à gauche; les bergers criaient à tue-tête, et parfois une vache pensive s'arrêtait au milieu de la route, la tête levée, aspirant l'air. Biographie Fille de Jean Fleury, écrivain haguais et professeur à Paris, elle l'accompagne en Russie quand il devient lecteur en littérature française à l'université impériale de Saint-Pétersbourg. Elle y étudie les langues et les sciences avant d'y épouser en 1857, Émile Durand, professeur de droit français et amateur d'art. Elle commence à écrire dans le Journal de Saint-Pétersbourg, puis, de retour en France, en 1872, elle prend le nom de plume d'Henry Gréville, en référence au village de ses parents. Elle écrit des romans sur la société russe et publie dans la Revue des Deux Mondes, le Figaro, la Nouvelle Revue, le Journal des débats, le Temps... Auteur prolifique, s'essayant au théâtre comme aux nouvelles, à la poésie comme au roman, elle a été à son époque, un écrivain à succès. Son manuel pour l'Instruction morale et civique pour les jeunes filles a été réédité 28 fois entre 1882 et 1891. Jules Barbey d'Aurevilly lui consacre un chapitre de ses Bas bleus: C'est encore une femme, à ce qu'il paraît, ce monsieur-là ! La mascarade des pseudonymes continue... (...) Cette revenue du pays des neiges, a tout de suite percé la neige de l'indifférence publique, si dure aux débutants. Elle est une perce-neige heureuse ! Elle en a la pureté... Elle a la pureté de la plume, cette chose maintenant plus rare que le talent. Guy de Maupassant dit d'elle: De toutes les femmes de lettres de France, Mme Henry Gréville est celle dont les livres atteignent le plus d'éditions. Celle-là est surtout un conteur, un conteur gracieux et attendri. On la lit avec un plaisir doux et continu; et, quand on connaît un de ses livres, on prendra toujours volontiers les autres Elle est morte emportée par une congestion alors qu'elle suivait une cure à la clinique des docteurs Sollier de Boulogne-Billanco