Conférence sur le livre de Benjamin Irié Seinabou la conquête de la liberté Seinabou ou le miroir de la conscience collective Roman au carrefour du récit initiatique et de la narration historique, Seinabou, la conquête de la liberté paru aux éditions Sesames, à Abidjan, en novembre 2012, est un livre de Benjamin Irié. L'oeuvre comporte 186 pages et dresse la fresque d'une nation, celle de Toukouzou, prise dans la nasse des soubresauts de l'histoire. Par-delà la bourrasque à laquelle sont confrontés les habitants du pays de Toukouzou, c'est dans le destin particulier d'une famille, celle du Chef Zaduo et de son épouse Seinabou Toubouilou que l'on trouve les lignes directrices de la trame du roman. Comment Benjamin Irié parvient-il à faire de son héroïne, Seinabou, une métaphore de la conscience et de la recherche pacifique de la liberté ? Comment l'auteur arrive-t-il à faire de cette veuve une figure de la conscience collective ? C'est sans doute en donnant à Seinabou les traits d'une femme habitée par le souci de changer le sort malheureux que lui avait fait subir des circonstances dramatiques de l'histoire collective et individuelle. C'est ainsi que Seinabou devient miroir de la conscience collective en élevant sa pensée au niveau de norme validatrice de l'identité. Le paradigme du miroir de la conscience se ramifie chez Seinabou en trois pistes que sont le miroir de la féminité militante (1), miroir de la conscience politique et sociale et enfin comme conscience pacifiste. Ces trois positions, elle entend les faire partager à la collectivité. Collectivité familiale, collectivité villageoise, Collectivité régionale, collectivité nationale, voire continentale. Docteur Josué Guébo Enseignant-chercheur en Histoire et philosophie des sciences à l Université Félix Houphouet Boigny d'Abidjan-Côte d'Ivoire Président de l'Association des Écrivains de Côte d'Ivoire Prix du célèbre poète africain Tchicaya U Tam'si Voir la suite de la conférence par requête adressée à l auteur Benjamin IRIE (Cf page de l auteur)
About the Author: L'écrivain Benjamin Irié L'environnement biologique Notre auteur est né en 1968 à Drohoufla / Gohitafla, dans une famille où les valeurs morales et sociales ont une résonance sacrée. Fils d'un ancien combattant formé par l'armée française, devenu par la suite gendarme, fils d'une mère de conviction, très tôt engagée pour la réussite de ses enfants et enfin neveu de deux tantes maternelles, l'une militante active du PDCI-RDA et la seconde, femme influente du monde du commerce de vivrier, qui l'ont couvé de leur ombre, Benjamin Irié porte en lui les germes de la réussite par l'effort, l'honneur, la dignité et l'engagement. A l'intersection de l'irradiation de ces trois figures féminines de charisme, le jeune Irié très tôt se retrouve sur un trépied solide qui va forger sa personnalité de fonceur. En parcourant l'oeuvre, on est tout de suite impressionné par les grandes similitudes entre Seinabou Toubouilou et la génitrice de l'auteur d'une part et d'autre part entre l'héroïne et Nanti Lou Irié Rosalie, la tante magnétique, l'icône du monde du vivrier en CI. La première semble être le point de convergence des qualités morales et humaines des deux parentes de l'écrivain. En outre, le Prince Wassa, nous renvoie l'image de l'auteur lui-même. Entre le personnage du livre et l'auteur il y a un jeu de dédoublement où se profilent des attitudes et des habitudes. En sus, Wassa fait écho au rejeton de l'auteur, petit fils de Toubouilou et de Nanti Lou Irié, éponyme du personnage de l'oeuvre. L'originalité de la démarche de l'ingénieur-écrivain est qu'elle vise à exploiter les lumières des livres en vue d'éclairer la grande masse. Mais comment cela peut-il être possible quand la multitude ne lit pas ? L'écrivain propose d'adopter avec conviction l'art des griots africains. En d'autres termes, il faut rendre sonore les savoirs pétrifiés dans les livres. Benjamin Irié, par voie de conséquence, peut s'affubler de la triple dénomination de Ingénieur-Ecrivain-Grioticien . Ingenieur par sa formation, Ecrivain par son inspiration à accoucher sur papier les idées qui le hantent et grioticien pour avoir compris que le savoir ne s'offre efficacement au peuple que par la parole et chant. Il est grioticien pour avoir décidé de mettre ce que Niangoran Porquet a appelé la griotitude au service de la littérature.