About the Book
Arsène Arnaud Clarétie, dit Jules Claretie ou Jules Clarétie, né le 3 décembre 1840 à Limoges et mort le 23 décembre 1913 à Paris, est un romancier, dramaturge français, également critique dramatique, historien et chroniqueur de la vie parisienne. Au cours de sa longue carrière, outre la signature Jules Claretie, il a recours à plus d'une douzaine de pseudonymes afin de publier ses oeuvres littéraires et ses articles dans la presse. Il a également utilisé, avec Charles-Edmond Chojecki, le pseudonyme collectif de Jules Tibyl. Biographie Jules Claretie collabore à de nombreux journaux, notamment au Figaro et au Temps, sous plusieurs pseudonymes. Il tient la critique théâtrale à l'Opinion nationale, au Soir, à La Presse. Ami d'Étienne Arago, il publie une analyse de ses Mémoires dans Le Temps du 28 mai 1892. Historien, il compose entre autres une Histoire de la Révolution de 1870-1871. En littérature, il publie en début de carrière des romans sentimentaux aux accents mélodramatiques, notamment Eliza Mercoeur (1864) et Le Dernier Baiser (1864), puis fait quelques incursions dans le roman policier avec Un assassin (1866), récit d'un crime mondain qui devint l'un des grands succès de l'année, et Le Petit Jacques (1885), un mélodrame plusieurs fois adapté au cinéma, dans lequel un ouvrier se laisse accuser d'un meurtre, le coupable lui ayant promis de donner à son fils une bonne éducation [2]. Parmi les autres récits appartenant au genre policier, il faut compter Jean Mornas (1885), L'Accusateur (1895), L'Obsession (Moi et l'autre) (1905-1908), et des nouvelles, en particulier Catissou et Kadja (publiées avec le roman Jean Mornas); mais aussi L'Homme aux mains de cire (1878), dans laquelle le héros, persuadé que l'inconnu qui fait la cour à sa propre fiancée est un vampire, trucide son rival d'un coup de poignard béni dans le coeur; ou encore, L'impulsion (1912), qui s'intéresse aux mobiles d'un meurtre, en apparence gratuit . Extrait: PRÉFACE A mesure qu'il avance dans la vie, l'homme risque fort de heurter du pied contre quelque ruine, et il marche escorté comme d'un essaim de fantômes. Ruines et fantômes! C'est le bilan des choses humaines: ruines d'illusions, fantômes de souvenirs. Il suffit d'errer ou de penser pour se voir ou plutôt pour se sentir entouré de tout ce qui est mort autour de nous et de tout ce qui est devenu invisible. Qui donc a prétendu que les spectres n'existaient pas? Ils sont partout; partout l'homme vieilli rencontre, au détour d'une année qui finit, d'un anniversaire éloquent qui parle du passé, une foule de choses blêmies et perdues à demi dans la brume, et qui sont des spectres en vérité, spectres d'affections ou d'illusions mortes. Que de spectres ainsi logés dans ce Paris que les vivants croient habiter seuls! Dans presque toute chambre, nid clos ou discret, où deux amoureux s'aiment, deux ombres se glissent, qui jadis, à la même place ont échangé aussi leurs baisers ou leurs soupirs. Le monde des fantômes tient autant de place que l'autre. Je le sens bien, à cette heure même où une nouvelle année s'ajoute pour moi aux années passées, et où le jour de ma naissance me fait regarder un moment en arrière. Sans être vieux, que j'en ai vit mourir! Oui, que de visages déjà pâlis! Que d'yeux autrefois rayonnants d'espoir et maintenant à jamais clos ou plutôt disparus dans leurs orbites creuses! Ruines humaines, fantômes d'amours, d'amitiés, d'espérances, de gaietés, fantômes des jeunes années, des premières joies et des premiers rêves! On n'a plus, passé trente ans, qu'à se baisser pour ramasser à terre la poussière de ce qui fut la vie, cendre chaude encore de passion ou encore humide de larmes. Pourquoi donner ce titre à ce livre: Ruines et Fantômes? Il n'est pas un seul des travaux humains qui ne pût être appelé ainsi. Tout finit, non par des chansons, c