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Aude COHEN-SKALLI. - O? pe to? 'P: le motif du fondateur dans le fragment VII, 5 de la Bibliotheque historique de Diodore de Sicile (p. 229-242)Apres avoir reconsidere le statut et l'edition du Fr. VII, 5 de la Bibliotheque historique tel qu'il est propose par l'edition Vogel, et avoir montre l'existence de deux doublets transmis par Eusebe et Georges le Syncelle, on propose une analyse linguistique de la tournure O? pe to? 'P, interrogeant ainsi la variante de la fondation de l'Urbs proposee par Diodore.Emmanuel DUPRAZ. - Les demonstratifs et la categorie de la personne en sabellique (p. 243-270)L'examen de l'ensemble des attestations des demonstratifs sabelliques permet des hypotheses sur le fonctionnement semantique et pragmatique de ceux-ci. Deux grammemes, *eko-/*ekso- et *esto-/*esmo-, semblent semantiquement proximaux, et un troisieme, *ollo-, distal. Le grammeme *esto-/*esmo- se distingue d'*eko-/*ekso- en ce qu'il est pragmatiquement marque, d'ou un moindre figement syntaxique. Aucun de ces demonstratifs n'est en relation semantique avec la categorie de la personne.Lorenzo FERRONI. - Pour une nouvelle edition du Ion platonicien: les sources primaires et l'independance du Marc. gr. 189 (S) (p. 271-290)La constitution du texte de la VIIe Tetralogie platonicienne se fonde, traditionnellement, sur trois manuscrits: le Marc. gr. App. Class. IV 1 (X sec.; T), le Vind. suppl. gr. 7 (XI sec.; W) et le Vind. suppl. gr. 39 (XIII sec.; F). Il est possible d'inscrire le trois temoins dans un stemma codicum qui montre le couple T W oppose a F: ce travail presente les resultats d'une nouvelle collation des trois manuscrits, dont le statut de temoins independants est confirme. En plus, un nouvel examen autoptique permet d'ajouter a TWF, dans le role de source primaire pour le Ion, le Marc. gr. 189 (XIV sec.; S), pour lequel on peut penser a une filiation independante de la meme source de F.Jose Luis GARCIA RAMON et Bruno HELLY. - d?a ta a ( celle qui dote de nourriture, de croissance) et autres divinites kourotrophes en Thessalie (P. 291-312)Un petit monument votif publie en 2001 par P. Chrysostomou dans le Bulletin du Musee Benaki porte une dedicace a la deesse Ennodia designee comme ta a. Le texte doit probablement etre attribue a la Thessalie: c'est bien dans cette region en effet que le culte d'Ennodia est le plus atteste. Nous presentons ici une interpretation de l'epithete comme nom d'agent au feminin (avec le suffixe ta a deja connu en Thessalie) du lexeme sous-jacent satiete (* nourriture, croissance: korh1-o-), cf. att. korevnnumi rassasier: l'epithete ta a est donc issu de *koro-t(e)ri7a- celle qui fait grandir, plus precisement celle qui dote de nourriture/croissance, correspondant a * - du type ste?a - couronner (* doter d'une couronne ).Cette interpretation conduit a caracteriser Ennodia comme une divinite kourotrophe de la Thessalie, comme le sont aussi, dans la meme region, Artemis, Brimo, Hekate Leukathea, Pasikrata et Appolon lui-meme, notamment dans le sanctuaire qui lui etait consacre a Pagasai et que les fouilles recentes de l'universite de Thessalie ont permis de mieux connaitre.Jean-Yves GUILLAUMIN. - Camarsus et carmasis dans les Casae litterarum du corpus des arpenteurs romains (p. 313-322)Camarsum et carmasis sont des deformations de carbasus, lin, d'ou document cadastral etabli sur une toile de lin .Claire LEFEUVRE. - ?a?atap (Aristophane, Ach. 664), hom. a?f, ?a?f et le pretendu prefixe intensif ?a (p. 323-342)Le prefixe intensif ?a - pose par les grammairiens anciens est un terme fantome. Il repose sur une mauvaise interpretation du compose ?a?atap d'Aristophane (Ach. 664) qui signifie non pas tres ?atap mais ?atap public et est un compose de ?a peuple avec la meme forme non attique que dans les anthroponymes du type ?aa, nom d'un stratege athenien mis en scene dans les Acharniens avec lequel ?a?atap forme un jeu de mots. Les composes en ?a?- qu'on rapproche d'ordinaire de ce ?a- (anthroponymes de type ?a's ) n'ont rien a voir avec ?a et sont des composes de a a? desirer (?a's qui desire la force ), qui reposent sur *lasi-. L'adjectif homerique ?a n'est pas davantage un compose avec le ?a- intensif, mais une forme de a alteree par analogie. Les rapprochements myceniens et l'etymologie proposes par J. Taillardat (1992) doivent donc etre abandonnes.Philippe MOREAU. - Ciceron, Epistulae ad familiares, I, 9, 15: un memorial de la conjuration de Catilina ? (p. 343-350)Dans Fam. I, 9, 15, Ciceron ne fait pas reference a un memorial de la conjuration de Catilina qu'il aurait eleve en 63 a l'invitation du senat, mais au portique de Catulus, que le senat lui avait donne mission en 63 de restaurer en effectuant une locatio operis. Ces travaux, de meme que la demolition du portique par Clodius en 58 et sa reconstruction, sont une nouvelle attestation des affrontements ideologiques entre optimates et populares s'exprimant a la fin de la Republique a travers des monumenta (trophees de Marius, temple de Jupiter Capitolin) investis d'une signification politique depuis la guerre civile qui opposa Marius et Sulla.Antoinette NOVARA. - Un couple virgilien sublime: Enee et Creuse (p. 351-372)On lira ici comment, dans la derniere partie de l'Eneide II, Virgile a exalte le couple d'Enee et de Creuse, les parents d'Iule, couple donc a l'origine de la gens Iulia: l'etude tente de montrer l'originalite de l'elaboration virgilienne qui fait voir en ce couple, que les evenements separent dans la derniere nuit de Troie, un amour conjugal reciproque inebranlable, et une grandeur humaine surpassant les unions mythiques d'Orphee et d'Eurydice, d'Alceste et d'Admete. C'est un exemplum romano-troyen sublime d'amour conjugal que Virgile a presente au commencement de la gens Iulia et de l'aventure historique qui mene a la Rome augusteenne.Fabrice POLI. - Note de lexicologie et d'epigraphie remoise: lat. uernacellus (p. 373-378)Reexamen d'une inscription latine de Reims (CIL XIII, 3285), decouverte en 1899, dans laquelle figure le nom uernacellus, petit esclave ne dans la maison, qui n'etait auparavant documente que chez les lexicographes et dont c'est ici la premiere attestation directe.