Excerpt from Revue Fran�aise de l'�tranger Et des Colonies Et Exploration, Gazette G�ographique, 1892, Vol. 16: Dix Septi�me Annee

Le niveau des eaux �tait � son maximum; les rives �taient inond�e. La nappe d'eau, d'une couleur jaun�tre, avait un kilom�tre de large et le courant �tait tr�s violent. N�anmoins la mission arriva le 11 octobre au soir � Ouar�. Il y a a Ouar�, 8 factoreries anglaises et 2 allemandes: c'est dans l'une de ces derni�res que Mizon passa la nuit; on lui apprit que la rivi�re Ouar� �tait sous la d�pendance de la Compagnie du Niger, mais que celle - ci n'y avait ni �tablissement, ni repr�sentant, l'ayant abandonn�e au libre commerce. Apr�s avoir pris un guide, la mission reprit sa marche non sans �tre pr�venue du voisinage des Patanis qui ne vivaient que de rapinoe. Le 14 octobre, en passa devant de nombreux villages patanis qui armaient leurs pirogues pour venir eu - devant des bateaux. On leur acheta quel ques produits et la mission continua sa route jusqu'en la nuit du 16 octobre pendant laquelle elle fut attaqu�e par les Patanis.

Les rives du Niger, �crivait Mizon, sont bord�es de hauts roseaux, pour le moment � demi submerg�s. Nous avions jet� l'ancre et nous avions accost� � ces roseaux. A une heure du matin, le {actionnaire laissa tomber � l'eau le fanal qui �clairait les embarcations. Une longue pirogue, longeant les roseaux, arriva � toute vitesse et envoya � la ehaloupe � vapeur une vol�e de balles qui ne trou�rent que la tente et la chemin�e. La pirogue nous aborde aussit�t; en m�me temps 9 autres pirogues fusill�rent les canots Berton qui �taient �la remorque et les abord�rent. Je repoussai d'un coup de crosse un noir qui essayait d'entrer dans le canot � vapeur. Son voisin tira sur moi � bout portant; une balle ronde, analogue aux n�tres, me traversa l'avant - bras gauche; ma main gauche fut br�l�e. Une autre balle p�n�tre dans ma cuisse gauche, la parcourut du genou � la hanche. Contourne celle - ci et vint se loger dans le dos. Notre Arabe Miloud, qui s'effor�ait de tirer le hotchkiss, en fut emp�ch� par les noirs qui lui sabr�rent les bras et les mains, le renvers�ent au fond du canot et lui firent a la t�te et aux membres six blessures graves. Les sabres n'ont �t� arr�t�s que par les os. Les noirs poussaient des cris assourdissants. Le chef, voyant deux Europ�ens sur trois hors de combat dans la chaloupe � vapeur, se d�cida � y entrer pour m'achever avec son sabre. J'eus encore la force d'appuyer le bout du canon de mon fusil contre sa poitrine et de faire feu. Ce drame avait dur� moins de deux minutes.

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