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Excerpt from Recueil des Instructions Que Madame de Maintenon A Donn�es aux Demoiselles de St.-Cyr: D'Apr�s un Manuscrit Original Et In�dit Appartenant � la Comtesse de Gramont d'Aster N jour que Madame de Maintenon �tait � une grande classe, une ma�tresse lui dit Il y a longtemps, Madame, que vous avez la bont� de me faire esp�rer que vous renouvellerez � nos demoiselles l'instruction que vous leur avez d�j� faite des qualit�s que doit avoir la v�ritable Pi�t�. Est - cc qu'elles n'en ont plus l'id�e? Dit - elle, je veux bien la r�p�ter, car il n'y a rien de si n�cessaire que de la bien entendre, je leur ai dit, ce me semble, que la v�ritable pi�t� doit �tre solide, droite et simple; et adressant la parole �. Mademoiselle de saint-f�riol, elle lui demanda ce que c'�tait que la pi�t� solide. La demoiselle lui r�pondit Vous nous avez dit, Madame, que c'�tait de consulter Dieu dans toutes ses entreprises. Oui, dit Madame de Maintenon, afin d'agir en toutes choses par les principes de la religion par pr�f�rence � ses int�r�ts temporels et � son inclination naturelle; par exemple un p�re et une m�re veulent marier leur fille; il se pr�sente deux partis, l'un est plus riche que l'autre, mais de mauvaises moeurs; ils voient clairement que leur fille sera malheureuse, et ne pourra vivre chr�tiennement avec lui, l'autre a moins de biens mais il est honn�te homme et bon chr�tien, lequel des deux devrait-ou choisir? C'est sans doute le dernier; cependant c'est ce qui ne se fait presque point dans le monde, mille livres de plus ou de moins d�cident d'un mariage, c'est pourquoi il y en a si peu d'heureux. Un autreexemple encore un homme a plusieurs enfants, il veut don ner son bien � l'a�n�, pour cela il destine les autres selon sa fantaisie, sans consulter Dieu, ni leur fantaisie. Je veux, dit - il, que mon a�n� ait mon bien, et pour cela je ferai celui - ci d'�glise, je veux marier ma fille, et pour cela je ferai les autres religieuses, sans se mettre en peine si elles ont voca tion ou non, voil� un manque de pi�t� solide. Une personne a un proc�s, si elle a de la pi�t� elle examinera si la cause est juste, si ce n'est pas sa partie qui a raison, si elle d�couvre que c'est elle qui a tort, elle se d�mettra de ses pr�tentions et ces sera de plaider. Une personne est - elle dans le cas de choisir un �tat de vie, il faut que Dieu soit sa premi�re vue, et qu'elle ne fasse rien sans consulter Dieu, si elle agit autrement elle n'a point de pi�t� solide. Mais, ajouta Madame, qu'est - cc que la pi�t� droite? C'est, r�pondit une demoiselle, de faire chaque chose en son temps. C'est bien cela, reprit Madame, mais c'est aussi de conformer sa pi�t� �. Son �tat; par exemple, si vous vouliez aller visiter les malades pendant que vous �tes � saint-cyr, vous voyez bien que votre pi�t� ne serait pas droite puisque vous ne le pouvez pas, cela sera bon quand vous n'y serez plus, et qu'�tant chez vous, vous aurez la libert� d'aller visiter les malades de votre village ou ailleurs; il le faudra faire avec les biens�ances convenables, les consoler, leur donner quelque chose si vous le pouvez ou les assister d'une autre mani�re, alors votre pi�t� sera droite parce que cette pratique sera de votre �tat. Si une Dame de Saint - Louis vou lait avoir les yeux bien ferm�s quand il faut vous regarder, ne la trouveriez - vous pas bien d�vote, oui mais sa d�votion serait toute de travers puisqu'elle la doit faire consister � remplir ses devoirs, et elle ne les ferait pas si elle voulait prier quand il faut vous regarder et veiller sur vous. Si une personne mari�e �tait tout le jour a l'�glise en oraisons, aban donnant sa famille � une femme de chambre, ou m�me � une servante, sa pi�t� ne serait pas droite parce qu'elle est oblig�e de veiller sur ses enfants et sur son m�nage et