Excerpt from La Prusse Et la France Devant l'Histoire, Vol. 1: Essai sur les Causes de la Guerre

Meme eu que trop longtemps l'embarras de choisir entre les deux branches de la maison de France, et c'est ce déplorable embarras qui les a perdus si longtemps et leur pays avec eux. Après la mort de Napoléon III, songer à une régence fémi nine ou démocratiquement excentrique exercée au nom de Napoléon IV serait songer à l'impossible. Napoléon garde d'ailleurs pour nous, à la charge de sa mémoire, la respon sabilité de deux crimes irréparabes envers la France, crimes que tous les succès militaires du monde n'eussent point réussi a nous faire pardonner à la quatrième dynastie. Le premier consiste a avoir déc/miné, organisé méme, par de honteux moyens de police, cette démagogie faubourienne qu'on a appelée le spectre rouge, et qui était destinée à servir d'épouvantail pour arracher a la bourgeoisie effarée tous les bills d'in demnité et tous les blancs-wings utiles ou réputés utiles par des sous-despotes imprévoyaezts, par celui - là notamment qu'on avait si justement surnommé le vice - empereur. Une autre responsabilité plus grave encore à laquelle la cour impériale ne saurait échapper, c'est l'encouragement perpétuellement accordé par elle pendant dix - huit ans a toutes les frivolités malsaines, a toutes les turpitudes plus ou moins spirituelles que peut produire du soir au matin une capitale, capable peut - etre aussi de l'excès du bien, mais coutumière a coup sur de l'excès du mal, en matière de direction intellectuelle et morale. Ce qui nous paraît bien autrement coupable encore que les batailles perdues de Metz et de Sedan, c'est d'avoir jeté la France comme en pâture a la Bohème parisienne, et de ne pas avoir compris que le devoir le plus sacré d'une monar chie, comme la condition première de tout développement démo oretigue régulier, c'est d'accaparer, pour ainsi dire, la haute tutelle des moeurs, le soin de rétablir le respect sous toutes ses formes, le contrôle incessant des idées mises en circulation, en un mot, de diriger en la réglant l'émancipation lente, mais sure, de l'intelligence publique. Nous ne lui pardonnerons Jamais d'avoir créé une école toujours ouverte d'af folement mutuel et d'insamté mentale, dont la contagion d'abord limitée a un coin social n'a fait pendant vingt ans que s'étendre chaque jour de tolérance en tolérance et qui devait aboutir, fatalement, à la dissolution complète de la société française. Mais, nous ne craignons pas de le dire hautement, méme pendant cette période funeste où notre littérature a mérité si souvent l'épithéte de putride, les rap.

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