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L'histoire d'une famille de 5 raconté en toute authenticité d'un rêve trop grand pour être contenu:
Avides d'aventure depuis toujours, Annie et son mari Martin s'enfuient de leur Québec natal en 2016, accompagnés de leurs trois jeunes enfants alors âgés de 5, 6 et 7 ans. Armés de courage et de persévérance, ils prennent la mer sans aucune expérience préalable de navigation, outre quelques jours par-ci, par-là. Aspirés par la consommation compulsive et plongés dans un quotidien qui ne leur va plus, ils sont en quête du plus grand que soi, d'une expérience de bonheur, complète et inspirante, pour vivre dans la simplicité pure.
Ils poursuivent un de leurs rêves le plus fou. Ils font le tour d'une partie de ce monde en voilier, certes, mais surtout le tour d'eux-mêmes. Ils reviennent sur terre transformés, angoissés, incertains sur les valeurs occidentales véhiculées mais reste convaincus que leur nouveau destin surpassera leurs plus grandes aspirations.
Extrait Chapitre 14
À 0200, je me lève pour mon quart de nuit. C'est le summum d'une navigation de nuit. L'air est chaud et confortable. Les étoiles scintillent par milliers, contrastant avec ce fond noir infini. La Voie lactée est franche et traverse le ciel en entier, touchant l'horizon de bâbord à tribord. Les étoiles filantes sont trop nombreuses pour les compter. Le vent est constant et il y a peu de vagues. Tout est calme et serein autour de moi. Le bateau avance bien, tout le monde dort paisiblement. Je savoure ce moment seule avec moi-même dans cette nuit réconfortante, avec la mer, avec cette immensité et avec ce monde plein de mystère sous mes pieds. Je souhaite que ce moment ne s'arrête jamais, précieux et impeccable. Puis trois heures plus tard, qui ne m'apparaissent qu'un moment, je m'installe sur la banquette extérieure pour dormir mon quart de nuit quand Martin me remplace.
Extrait Chapitre 17
Pas question de prendre un taxi à cette heure. Il n'y a pas d'ambulance ici. Nous essayons en vain de rejoindre les pompiers. Nous réussissons à rejoindre les policiers. Ils viendront escorter Nelson et Martin à l'hôpital. Mais les policiers sont tellement corrompus... Ils arrivent une vingtaine de minutes plus tard. Nelson et Martin partent ainsi, me laissant derrière, totalement dénuée de pouvoir. Je reste seule dans la rue désertique à les regarder s'éloigner en refoulant mes sanglots. Je me répète continuellement que je dois rester brave pour mes enfants. Je m'inquiète atrocement et les idées tournent trop vite dans ma tête. Je me crée des scénarios des plus atroces, comme un film d'horreur. Il est 0400 du matin et je n'ai pas encore fermé l'oeil de la nuit. J'ai peur pour mon garçon. Peur pour mon amour. Peur de cette ville meurtrière. Peur que cette ville ne les efface à jamais sans laisser de traces. Peur de cette nuit noire. Une peur viscérale de la part d'un coeur de maman.