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OEdipe par Corneille.OEdipe est une pièce de théâtre de Pierre Corneille représentée le 24 janvier 1659 à l'Hôtel de Bourgogne. Elle marque son retour au théâtre, à la demande insistante de Nicolas Fouquet, après l'échec de Pertharite et sept ans sans nouvelle pièce. Elle a été écrite à l'époque où le dramaturge Corneille revient au genre de la tragédie. Corneille réinterprète OEdipe roi de Sophocle, en insistant sur les conflits entre les hommes, plutôt que sur leurs rapports avec les dieux.Cette pièce est inspirée par le mythe grec d'OEdipe, devenu parricide et incestueux en tuant son père et en épousant sa mère. Corneille suit plus particulièrement la tragédie de Sophocle, dont il modifie cependant les enjeux politiques: OEdipe, qui gouverne Thèbes, doit constamment réaffirmer son autorité comme successeur du roi Laïos, notamment face à Dircé, fille de Laïus et de Jocaste, qui s'estime supérieure à celui qu'elle croit être un étranger, presque un usurpateur; elle refuse notamment d'épouser l'homme que lui destine OEdipe, car elle aime Thésée, seul digne de sa gloire. Or c'est précisément lorsqu'on découvre qu'OEdipe est le fils de Laïos, et donc roi légitime de la ville, que l'horreur de son crime apparaît (il a tué son père et épousé sa mère) et qu'il devient paradoxalement indigne de régner.OEdipe, roi de Thèbes, fils et mari de JocasteThésée, prince d'Athènes, fils d'Egée et amant de DircéJocaste, reine de Thèbes, femme et mère d'OEdipeDircé, princesse de Thèbes, fille de Laïus et de Jocaste, soeur d'OEdipe et amante de ThéséeCléante, Dymas, confidents d'OEdipePhorbas, vieillard thébainIphicrate, chef de CorintheNérine, dame d'honneur de la ReineMégare, fille d'honneur de DircéPierre Corneille, aussi appelé le Grand Corneille ou Corneille l'aîné, né le 6 juin 1606 à Rouen et mort le 1er octobre 1684 à Paris (paroisse Saint-Roch), est un dramaturge et poète français du xviie siècle.Issu d'une famille de la bourgeoisie de robe, Pierre Corneille, après des études de droit, occupa des offices d'avocat à Rouen tout en se tournant vers la littérature, comme bon nombre de diplômés en droit de son temps. Il écrivit d'abord des comédies comme Mélite, La Place royale, et des tragi-comédies comme L'Illusion comique (1636), Clitandre (vers 1630) et en 1637, Le Cid, qui fut un triomphe, malgré les critiques de ses rivaux et des théoriciens. Il avait aussi donné dès 1634-35 une tragédie mythologique (Médée), mais ce n'est qu'en 1640 qu'il se lança dans la voie de la tragédie historique - il fut le dernier des poètes dramatiques de sa génération à le faire -, donnant ainsi ce que la postérité considéra comme ses chefs-d'oeuvre: Horace, Cinna, Polyeucte, Rodogune, Héraclius et Nicomède.Déçu par l'accueil rencontré par Pertharite (1652, pendant les troubles de la Fronde), au moment où le début de sa traduction de L'Imitation de Jésus-Christ connaissait un extraordinaire succès de librairie, il décida de renoncer à l'écriture théâtrale et acheva progressivement la traduction de L'Imitation. Plusieurs de ses confrères, constatant à leur tour que la Fronde avait occasionné un rejet de la tragédie historique et politique, renoncèrent de même à écrire des tragédies ou se concentrèrent sur le genre de la comédie. Tenté dès 1656 de revenir au théâtre par le biais d'une tragédie à grand spectacle que lui avait commandée un noble normand (La Conquête de la Toison d'or, créée à Paris six ans plus tard fut l'un des plus grands succès du siècle), occupé les années suivantes à corriger tout son théâtre pour en publier une nouvelle édition accompagnée de discours critiques et théoriques, il céda facilement en 1658 à l'invitation du surintendant Nicolas Fouquet et revint au théâtre au début de 1659 en proposant une réécriture du sujet-phare de la tragédie, OEdipe.