Excerpt from Notes sur la Paix d'Aristophane

Je voudrais � ce sujet entrer dans quelques d�tails. Il arrive que des �diteurs, plus attach�s � la lettre qu'� l'esprit, s'obstinent � restituer certains passages qui n'ont et ne peuvent avoir de sens plausible. Sans se pr�occuper de la valeur et de la suite des id�es, ils estiment avoir besogne faite d�s qu'ils ont r�ussi tant bien que mal� remettre le vers sur pied. D'autres, au contraire, trop confiants dans la s�ret� de leur jugement, n'h�sitent pas � rejeter sous de futiles pr�textes tout ce qui ne cadre pas avec leur propre conception du sujet. Les deux mani�res de proc�der sont �galement condamnables. En si d�licate mati�re, il faut savoir se tenir en garde et contre le respect superstitieux du texte et contre les raisons dict�es par la seule fantaisie.

Quand on compare entre elles les diverses �ditions d'aristopbane, on est frapp� de les trouver si peu d'accord sur ce point. Je crois qu'avec un peu d'attention il y aurait moyen de mettre le lecteur hors d'incertitude. Apr�s tout, la difficult� n'est peut-�tre pas si grande qu'on le pense de d�terminer � quels signes se reconna�t une interpolation. Il en est en effet des mots intercal�s dans un texte comme des retouches dans la peinture rarement ils sont si bien fondus dans l'ensemble qu'un oeil exerc� ne puisse les discerner avec assurance. Encore convient-il de distinguer entre les oeuvres de po�sie et les oeuvres de prose. Si dans ces derni�res, pour des raisons que chacun devine, la fraude est adroite � se dissimuler, chez les po�tes du moins, et notamment chez Aristo pbane, elle est le plus souvent apparente et se trahit par plus d'un trait.

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