Excerpt from M�moires du Cardinal de Retz: �dition Collationn�e sur les Manuscrits Authentiques de la Biblioth�que Royale (Avec les Fragments Restitu�s), Augment�e de Lettres In�dites Et de Fac-Simil�

Si Votre Majest�, madame, se peut r�soudre � ne plus pen ser effectivement au retour de M. Le cardinal, elle peut sans ex e ptiot1toutce qui lui plaira, parce que toutes les peines que l'on lui fait ne viennent que de la persuasion o� l'on est qu'elle ne songe qu'� ce retour. M. Le Prince est persuad� qu'il peut tout obtenir en vous le faisant esp�rer. Monsieur, qui croit que M. Le Prince ne se trompe pas dans cette vue, le m�nage � tout evene ment. Le parlement, � qui l'on pr�sente tous les matins cet objet, ne remet rien dela Chaleur le peuple augmente la sienne. M. Le cardinal est � Br�sle, et son nom fait autant de mal � Votre Ma� jest� et � l'�tat que pourroit faire sa personne si elle �toit encore dans le Palais - Royal. Ce n'est qu'un pr�texte, reprit la reine comme en col�re, ne fais-je pas assurer tous les jours le parle ment que son �loignement est pour toujours et sans aucune �s p�rance de retour Oui, Madame, lui r�pondis-je, mais je supplie tr�s humblement Votre Majest� de me permettre de lui dire qu'il n'y a rien de secret de tout ce qui se dit et de tout ce qui se fait au contraire de ces d�clarations publiques, et qu'un quart d'heure apr�s que M. Le cardinal eut rompu le trait� de M. Servien et de Lyonne, touchant le gouvernement de Provence, tout le monde fut �galement inform� que le premier article �toit son r�tablissement � la cour. M. Le Prince n'a pas avou� � Mon sieur qu'il y e�t consenti, mais il est convenu que Votre Majest� le lui avoit fait proposer et comme condition n�cessaire, et il le dit publiquement � qui le veut entendre. Passons, passons dit la reine, il ne Sert de rien d'agiter cette question. Je ne puis faire sur cela plus que je n'ai fait. L'on le veut croire quoi que je dise; il faut donc agir sur ce que l'on veut croire. En ec cas, Madame, lui r�pondis - je, je suis persuad� qu'il y a bien plus de proph�ties � faire que de conseils � donner. Dites vos proph�ties, repartit la reine, mais surtout qu 'elles ne soient pas comme celles des barricades. Tout de bon, ajouta - belle, dites moi en homme de bien ce que vous croyez de tout ceci. Vous voil� cardinal, autantyaut: vous seriez un m�chant homme si vous vouliez le bouleversement de l'�tat. Je vous confesse que je ne sais o� j'en suis. Je n'ai que des tra�tres et des poitrons � l'en tour de moi. Dites-moi vos pens�es en toute libert�. Je com mencerai, madame, lui dis - je, queiqueavtec beaucoup de peine.

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