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Mélite par Corneille.Mélite, ou les fausses lettres est une comédie en cinq actes et en vers écrite par Pierre Corneille en 1625 représentée pour la première fois en décembre 1629 au Jeu de paume de Berthaud par la troupe de Montdory. Avec cette pièce, Corneille crée un nouveau genre théâtral, la comédie de moeurs, qui rompt avec la farce grossière et bouffonne en vogue à l'époque.Pierre Corneille rédigea lui-même l'argument: Eraste, amoureux de Mélite, la fait connaître à son ami Tircis, et, devenu ensuite jaloux de leur hantise, fait rendre des lettres d'amour supposées, de la part de Mélite, à Philandre, accordé de Cloris, soeur de Tircis. Philandre, s'étant résolu, par l'artifice et les persuasions d'Eraste de quitter Cloris pour Mélite montre ces lettres à Tircis.(en plus clair pour le lecteur d'aujourd'hui: Eraste, amoureux de Mélite, la fait connaître à son ami Tircis, qui s'en éprend à son tour. Eraste, jaloux, monte un stratagème compliqué pour se venger de Tircis: il donne à Philandre, fiancé à Cloris, la soeur de Tircis, de fausses lettres d'amour que Mélite aurait écrites à ce Philandre. Philandre quitte Cloris pour Mélite et montre ces lettres à Tircis.)Ce pauvre amant tombe en désespoir et se retire chez Lisis, qui vient donner à Mélite de fausses alarmes de sa mort. Elle se pâme à cette nouvelle, et témoignant par là son affection, Lisis la désabuse et fait revenir Tircis qui l'épouse.Cependant Cliton ayant vu Mélite pâmée, la croit morte, et en porte la nouvelle à Eraste, aussi bien que la mort de Tircis. Eraste, saisi de remords, entre en folie: et remis en son bon sens par la nourrice de Mélite, dont il apprend qu'elle et Tircis sont vivants, il lui va demander pardon de sa fourbe, et obtient de ces deux amants Cloris, qui ne voulait plus de Philandre après sa légèreté. Pierre Corneille rédigea une précieuse critique de sa pièce: La nouveauté de ce genre de comédie, dont il n'y a pas d'exemple en aucune langue, et le style naïf, qui faisait une peinture de la conversation des honnêtes gens, furent sans doute cause de ce bonheur surprenant qui fit alors tant de bruit. On n'avait jamais vu jusque-là que la comédie fît rire sans personnages ridicules, tels que les valets bouffons, les parasites, les capitaines, les docteurs, etc. Celle-ci faisait son effet par l'humeur enjouée de gens d'une condition au-dessus de ceux qu'on voit dans les comédies de Plaute et de Térence, qui n'étaient que des marchands.Avec tout cela j'avoue que l'auditeur fut bien facile à donner son approbation à une pièce dont le noeud n'avait aucune justesse. Eraste y fait contrefaire des lettres de Mélite, et les porter à Philandre. Ce Philandre est bien crédule de se persuader d'être aimé d'une personne qu'il n'a jamais entretenue, dont il ne connait pas l'écriture, et qui lui défend de l'aller voir, cependant qu'elle reçoit la visite d'un autre, avec qui il doit avoir une amitié assez étroite, puisqu'il est accordé à sa soeur. Il fait plus: sur la légèreté d'une croyance si peu raisonnable, il renonce à une affection dont il était assuré et qui était prête d'avoir son effet.Eraste n'est pas moins ridicule que lui, de s'imaginer que sa fourbe causera cette rupture, qui serait toutefois inutile à son dessin s'il ne savait de certitude que Philandre malgré le secret qu'il lui fait demander par Mélite dans ces fausses lettres, ne manquera pas à les montrer à Tircis; que cet amant favorisé croira plutôt un caractère qu'il n'a jamais vu, que les assurances d'amour qu'il reçoit tous les jours de sa maitresse, et qu'il rompra avec elle sans lui parler, de peur de s'en éclaircir.Cette prétention d'Eraste ne pouvait être supportable à moins d'une révélation, et Tircis qui est l'honnête homme de la pièce, n'a pas l'esprit moins léger que les deux autres, de s'abandonner au désespoir par une même facilité de croyance à la v