Tome 3 de La magie de Cassandre. Après avoir vaincu le sorcier qui avait enlevé Frêne, Cassandre se retrouve aveugle. Némésis a repris ses pouvoirs et une tempête de proportions bibliques s'abat sur la côte d'Opale. Face à ce retour de magie imprévu, la sorcière, son dieu des arbres, son chien géant, et ses amis décident d'aller se réfugier au centre de biologie marine. La magie puissante qui se développe dans l'océan menace les vies des hommes et des animaux marins et pose de nouveaux problèmes à Cassandre. Le sorcier quant à lui reste actif, même s'il se cache. Extrait: Notre relation était d'un glamour indescriptible. Malgré tout, si j'arrivais à faire abstraction de mon embarras, sentir Frêne tout contre moi, prêt à tout pour m'aider, me réchauffait le coeur. J'étais sincèrement reconnaissante qu'il soit resté à mes côtés, et ce en dépit de la douce torture que nous nous imposions. - Il faut la récupérer et l'arrêter, soufflai-je finalement, en regagnant le canapé. - Je sais, je te fais un thé et je m'en charge. Elle n'est pas dangereuse, je doute qu'elle cause un accident. - Pas dangereuse ? Elle a essayé de m'étouffer avec la ceinture de sécurité ! - Bon d'accord, mais elle ne devrait pas s'en prendre à des inconnus contre qui elle n'a aucun grief. Avec toi, c'était la jalousie qui parlait. - Heureuse de constater que la voiture de ma meilleure amie est une psychopathe sélective qui ne veut s'en prendre qu'à moi. Bizarrement, ça ne m'aide pas à me sentir mieux. Et puis, imagine si la police tente de l'arrêter et qu'ils se lancent dans une course poursuite avec une voiture sans conducteur et qui, de surcroît, peut leur taper la discute ? - J'avoue, je n'avais pas envisagé ce scénario. Bon, je me dépêche. - Oublie le thé, occupe-toi d'elle plutôt. - Tu es sûre ? - Certaine, mais Frêne ? - Oui ? - Ne fais pas de bêtise, sinon, c'est moi qui serais jalouse. - Cassandre ! protesta-t-il. Son dégoût à l'idée de s'engager dans une danse romantique avec la voiture de Sophia eut au moins ce mérite de me redonner le sourire et je lui envoyai un baiser avec mes mains alors qu'une brise presque imperceptible me signalait qu'il venait de se dématérialiser. Sorley prit le relai et se faufila entre le canapé et la table basse avec son panier d'urgence pendouillant de sa mâchoire. Une idée de Sophia qui m'avait un peu fait rire au début, mais qui s'était avérée très efficace depuis quelque temps. Elle lui avait acheté un panier en osier avec une anse renforcée et elle le gardait rempli de douceurs chocolatées, de bonbons au gingembre, et d'une petite bouteille d'eau. Résultat, si je n'étais pas en état de me lever, mon gros doudou pouvait fièrement venir à ma rescousse. Je lui caressai le menton et récupérai le trésor qu'il venait de m'apporter, la tête haute, le port altier, comme le chien royal qu'il désirait être au plus profond de lui. J'avais appris à lire ses humeurs en le caressant et quand il poussait sa tête vers le haut dans ma main, je savais qu'il jouait les fiers. Le pauvre devait compenser après sa crise de panique face au goéland. Celui-ci avait intérêt à s'en sortir tout seul, parce qu'après ce qu'il avait fait subir à mon chien, je n'étais pas dans de très bonnes dispositions à son égard pour le soigner. Et contrairement aux médecins qui n'avaient qu'à s'en tenir à leur serment d'Hippocrate et à ignorer leurs sentiments envers leurs patients, je ne pouvais pas faire semblant de ne rien ressentir à l'égard de ceux dont je m'occupais. Mes émotions étaient la clef du succès lors de mes tentatives mes guérisons. Quelques barres de chocolat au gingembre avalées, histoire de me requinquer et de faire passer ma nausée, et je tombai, lourde comme une souche, endormie sur mon canapé. Sorley vint s'écraser contre moi, prenant toute la place et son odeur de chien f