About the Book
Le Prince Karol de Roswald, jeune homme au coeur fragile, chaste et conservateur, tient ces qualités de son éducation noble, basée sur le dogme chrétien. Respecté de son entourage, il méprise néanmoins la masse et n'a pour seul véritable ami que Salvator Albani, un comte italien et un viveur qui multiplie les conquêtes féminines. Âme tourmentée, Karol connaît deux grands traumatismes: la mort de Lucie, la fiancée pour laquelle il s'était prédestiné, ainsi que celle de sa mère, avec qui il entretenait une relation fusionnelle. C'est d'ailleurs après le décès de cette dernière que Salvator emmène son ami en Italie afin d'alléger ses peines. Presque par hasard, durant leur périple, à Iseo, en Toscane, le comte Albani apprend que Lucrezia Floriani, amie de longue date et célèbre comédienne, s'est installée non loin de là. Il décide de lui rendre visite malgré les mauvais pressentiments du jeune prince. Du reste, Lucrezia jouit d'une réputation de mangeuse d'hommes et de mère célibataire, ce qui a pour effet de confirmer les craintes de Karol. Mais Salvator, qui l'a autrefois côtoyée, la décrit comme une femme superbe de beauté, de générosité et d'esprit. Devant la demeure de la Floriani, les deux amis font la connaissance de Renzo Menapace, père de la comédienne. Son accueil peu chaleureux laisse entendre que sa fille n'est pas disposée à recevoir du monde, mais le statut noble du comte et du prince a raison de la méfiance paternelle. Au cours de la conversation, Karol découvre l'avarice et la nonchalance de Renzo, et ses a priori sur Lucrezia en sortent renforcés. Lucrezia Floriani, qui paraît alors, invite les deux protagonistes à entrer. Salvator est peu déçu: elle a changé, un peu vieilli, ses traits se sont empâté. Pourtant, elle compense ces défauts par sa bonté, et l'image de cette femme, entièrement dévouée à ses enfants, suffit à embraser le coeur du comte Albani. Karol, de son côté, reste distant et n'a qu'une seule peur, celle de voir son ami l'abandonner pour cette femme. Mais ses craintes s'avèrent fausses, car Lucrezia repousse les avances du comte. Elle n'est décidément plus la même et a quitté son statut de femme amante pour celui de mère aimante. Éconduit, frustré, mais résigné, le comte raconte sa tentative en détail à son ami pour le rassurer. Le prince n'en dort pas de la nuit: il est tombé amoureux de Lucrezia Floriani. Le lendemain, alors qu'ils sont sur le point de partir, Karol tombe violemment malade. Ainsi, les deux amis se retrouvent contraints de rester encore chez la comédienne qui s'occupe de façon toute maternelle du prince. Si lui est envoûté par cette prise en charge dévouée, elle se laisse attendrir par cet être faible et sans défense, semblable à un enfant. Ainsi naît une relation privilégiée. Salvator s'en rend bien compte et dit à Lucrezia que Karol est tombé amoureux fou d'elle. Elle ne croit pas à ces révélations, car elle pense que le prince, depuis la mort de Lucie, est devenu incapable d'aimer. Mais elle se rend compte du contraire une nuit, lorsque Karol, fiévreux, vient lui déclarer sa flamme. Témoin de cette déclaration, le comte Albani suggère à la comédienne de céder, pour le bien de son ami, ce qu'elle fait. S'engage alors une liaison passionnée entre les nouveaux amants, sous les yeux du comte un peu jaloux, qui décide de s'éloigner. Pendant quelques mois, ils s'aiment comme s'ils étaient seuls sur terre. Un jour, la réalité reprend ses droits. Au retour de Salvator, l'évocation de l'un des anciens amants de Lucrezia fait naître chez le prince une jalousie maladive, qu'il dissimule comme il peut. Mais ce n'est que le début d'une longue série de crises. Il s'emporte contre quiconque approche ou a pu approcher Lucrezia, il en devient désagréable, et même méchant, au point de jalouser jusqu'à son ami Salvator qui, blessé, décide
About the Author: George Sand est le pseudonyme d'Amantine Aurore Lucile Dupin, baronne Dudevant, romancière, auteur dramatique, critique littéraire française, journaliste, née à Paris le 1er juillet 1804 et morte au château de Nohant-Vic le 8 juin 1876. Elle compte parmi les écrivains prolifiques avec plus de soixante-dix romans à son actif, cinquante volumes d'oeuvres diverses dont des nouvelles, des contes, des pièces de théâtre et des textes politiques. À l'image de son arrière grand-mère par alliance qu'elle admire, Madame Dupin (Louise de Fontaine 1706-1799), George Sand prend la défense des femmes, prône la passion, fustige le mariage et lutte contre les préjugés d'une société conservatrice. George Sand a fait scandale par sa vie amoureuse agitée, par sa tenue vestimentaire masculine, dont elle a lancé la mode, par son pseudonyme masculin, qu'elle adopte dès 1829, et dont elle lance aussi la mode après elle, Marie d'Agoult signe ses écrits Daniel Stern (1841-1845), Delphine de Girardin prend le pseudonyme de Charles de Launay en 1843. Malgré de nombreux détracteurs comme Charles Baudelaire ou Jules Barbey d'Aurevilly, George Sand contribue activement à la vie intellectuelle de son époque, accueillant au domaine de Nohant ou à Palaiseau des personnalités aussi différentes que Franz Liszt, Frédéric Chopin, Marie d'Agoult, Honoré de Balzac, Gustave Flaubert, Eugène Delacroix, conseillant les uns, encourageant les autres. Elle a entretenu une grande amitié avec Victor Hugo par correspondance, ces deux grandes personnalités ne se sont jamais rencontrées. Elle s'est aussi illustrée par un engagement politique actif à partir de 1848, inspirant Alexandre Ledru-Rollin, participant au lancement de trois journaux La Cause du peuple, Le Bulletin de la République, l'Éclaireur, plaidant auprès de Napoléon III la cause de condamnés, notamment celle de Victor Hugo dont elle admirait l'oeuvre et dont elle a tenté d'obtenir la grâce après avoir éclipsé Notre Dame de Paris avec Indiana, son premier roman. Son oeuvre est très abondante et la campagne du Berry lui sert souvent de cadre. Ses premiers romans, comme Indiana (1832), bousculent les conventions sociales et magnifient la révolte des femmes en exposant les sentiments de ses contemporaines, chose exceptionnelle à l'époque et qui divisa aussi bien l'opinion publique que l'élite littéraire.