Le but de ce livre est de raviver la mémoire de l'exil 50 ans après du coup d'Etat. Il s'agit de marquer le cinquantième anniversaire du coup d'État qui a mis fin à l'expérience socialiste du gouvernement de Salvador Allende au Chili.
Dès septembre 1973, commence l'exil de plus de 200 000 Chiliens, qui doivent chercher refuge dans différents pays du monde, selon les chiffres du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), dont 2500 trouvent asile en Suisse.
Contrairement à d'autres pays, l'exode des Chiliens en Suisse est une histoire peu connue, même si la ville de Genève est le siège d'organisations internationales clés dans l'aide et la protection des réfugiés, comme le Haut-Commissariat pour les Réfugiés (HCR), le Comité international pour les migrations européennes (CIME), renommé Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en 1974 et le Conseil oecuménique des Églises (COE). Ces organisations ont fait siennes les valeurs du droit international humanitaire, dont la ville de Genève se réclame.
Ce livre se veut un modeste hommage à des centaines d'anonymes et de personnalités suisses, qui, à travers leurs diverses organisations ont oeuvré en faveur des réfugiés et ont écrit une page importante de ce qui fut pendant dix-sept ans, l'histoire de la solidarité et du soutien à la résistance chilienne.
Parmi eux, les membres du mouvement "Action Places Libres" méritent une place particulière, guidés par l'abbé Cornelius Koch et le pasteur Guido Rivoir qui a permis à des milliers de Chiliens persécutés d'obtenir refuge en Suisse. A l'époque, cette initiative fut considérée un acte de rébellion civile, face aux quotas imposés par le Conseil fédéral qui avaient limité l'asile à un peu plus de deux cents Chiliens.
Ce livre s'adresse enfin aux nouvelles générations qui se sont intégrés en Suisse cinquante ans après le coup d'État militaire de 1973.