Le salut n'a jamais fait l'objet d'un dogme dans l'Eglise catholique. Actuellement, c'est un domaine très discuté où chacun apporte sa définition. Pour essayer de cerner la question, soeur Marie-Ancilla a commencé par recueillir dans l'introduction diverses approches contemporaines qui sont loin d'être exhaustives. Il apparait que la délivrance, la libération, la guérison, la vie, semblent être les axes majeurs de la théologie du salut, avec comme corollaire la réconciliation, la santé globale, la consolation. Le passage de l'un à l'autre s'effectuant grâce à l'intervention d'un Sauveur: le Christ mort et ressuscité, par du surnaturel. Une brève allusion à l'incarnation apparaît. Quant à la divinisation, elle semble oubliée sinon dépassée: elle apparaît incidemment comme ce qui permet d'accéder à une humanité plus parfaite. Le salut semble donc avoir un sens très flou et très imprécis. Pour essayer de cerner le contenu de ce terme, l'Auteur nous conduit beaucoup plus en amont; elle revient à l'enseignement de l'Ecriture et des Pères de l'Eglise, et tout particulièrement à un mot qui pourrait être la source des difficultés à penser le salut: la prédestination. A partir de la prédestination au bonheur, clé de la compréhension du salut, le livre déploie dans une première partie le salut offert par Dieu et, dans une seconde, l'accueil du salut par l'homme. Ce parcours donne l'occasion de relire les fondements de la foi chrétienne et la vie spirituelle dans l'optique du salut. Il montre l'enjeu de la mise à l'écart du mot prédestination: le salut est alors coupé du dessein de Dieu par lequel il nous a élus dès avant la création du monde pour être ses fils. L'oubli du caractère premier de l'adoption filiale et par suite de la divinisation, dans le dessein de Dieu, a fini par déformer le sens du mot salut. Il est devenu le mot clé de la rédemption. Or le salut, dans l'Ecriture et chez les Pères de l'Eglise, est l'adoption-divinisation, sous mode de rédemption. En conclusion, l'auteur se demande quel est le salut proposé par la Nouvelle Evangélisation. Elle constate que l''influence croissante des Evangéliques et des Pentecôtistes, et son entrée dans l'Eglise par le biais du Renouveau charismatique, donne à penser, à vues humaines, que la rupture entre le dessein de Dieu et le Christ, n'ira qu'en s'accentuant. Mais Dieu conduit son Eglise...