J'avais juste vingt ans quand je le vis surgir avec une machette, voulant décapiter n'importe quel fêtard qui a osé commettre le sacrilège de boire du vin à l'intérieur de cette maisonnette, où on célébrait les noces de son petit frère.Il s'appelait Hamidou . Dans la quarantaine, il se cachait derrière une barbe mal taillée. Ses yeux exorbitants dégageaient une expression de terreur. Il balbutiait des mots incompréhensibles que seul Allah comprenait, et la foule, prise dans un vent de panique, essayait de fuir les lieux, tel un tsunami qui se retire du bord d'une quelconque mer. Allah Akbar ! Allah Akbar! Pourritures humaines que vous êtes! Vous osez boire de l'alcool... dans une maison respectable et honorable!, criait Hamidou en brandissant sa machette.Des membres de sa famille cherchaient à le calmer, à le maîtriser et à lui retirer son arme blanche. Son jeune frère pleurait à chaudes larmes, gagné par un sentiment de désarroi et de confusion. Pourquoi... pourquoi tu veux me gâcher mon mariage?, lui cria son frère, avec les larmes aux yeux.Ce soir-là, j'avais juste vingt ans dans la cour de cette maison lézardée. La foule fêtarde paniquait et cherchait une issue de secours, comme cette minuscule porte au fond. Les fêtards ruaient vers celle-ci dans l'espoir de fuir cet acharné fanatique des principes de son Dieu, qui, ce soir-là, n'était même pas là pour l'applaudir.Ce soir-là, j'avais juste vingt ans et même si j'étais le plus craintif et le plus angoissé au monde, je n'avais ni paniqué, ni eu peur. Non! Je suis resté planté là, au milieu de la scène.Oh, non ! Je n'avais pas peur du tout. Je fixais des yeux cet hirsute en cherchant à comprendre sa hargne à vouloir servir son Dieu impuissant, mais je le voyais éviter mon regard qui l'accusait.J'avais juste vingt ans, et j'étais témoin d'une scène de violence gratuite. Hamidou était choqué de voir les invités boire du vin rouge comme digestif, après un insignifiant couscous imbibé d'huile végétale fétides. Oui, j'avais juste vingt ans, j'étais fatigué, désabusé, dépressif et prisonnier de mon mal de vivre. Malgré cela, je persistais à croiser son regard qui m'ignorait, ou m'évitait. Je n'avais aucune émotion. Je voulais juste comprendre. Et j'ai compris que par son acte de bravoure, Hamidou cherchait peut-être à se racheter devant son putain de Dieu pour avoir fait dans le passé des attouchements sexuels sur des enfants qu'il attirait avec des livres de bandes dessinées.Les évènements marquants dans ces récits vont dénoncer le côté obscur et pervers d'une religion. Les révélations-choc de ces récits sont à dresser les cheveux et à glacer le sang. Mon but est de dénoncer les perfidies de l'Islam pour faire éclater des prétendues vérités qui ne servent à rien. Mais je sais pertinemment que mon combat contre des spectres cyniques, dépravés, démoniaques et machiavéliques, est perdu d'avance.Ce témoignage est aussi l'histoire d'un pays. L'Algérie, qui a adopté la voie de l'obscurantisme religieux pour s'affirmer et se greffer une identité improvisée et ambiguë, au lieu de choisir la voie de la liberté de pensée. C'est ainsi que ce pays a basculé dans une décadence et une barbarie sans égal.Mon pays, avec ses écoles et ses institutions, était devenu le royaume de la bêtise et de la médiocrité, où la violence commence à la maison, continue dans la rue et finit dans cette école où des enseignants médiocres et rustres assassinent dans l'oeuf le rêve des enfants...cette décadence est surement le résultat du dogmatisme pathologique d'une religion perverse et un Dieu cruel. Ce Dieu qui a détruit l'amour, notre enfance et notre vie, et dont je revendique le droit de le maudire même s'il existait.