Huit ans ! À en croire l'affiche électorale placardée au mur, en face de la boutique, j'ai passé huit putains d'années à me geler les noix dans ce congélateur ! Mais j'entends déjà crisser de pointilleux sourcils. Mettons les choses au point tout de suite. J'écris comme je parle, et je parle comme je veux, vu que vous n'êtes ni mon père, ni ma mère, et que même eux, vu la façon dont ils m'ont traitée... Mais bref. Les plus attentifs d'entre vous auront noté le "e" marquant le féminin à la fin du mot "traitée". Ce "e" est logique, vu qu'il est dû à l'accord avec le complément d'objet direct, icelui se trouvant placé avant le verbe. Or ledit complément parle de moi, qui suis née femelle. Donc oui également, je ne pouvais pas, à proprement parler, me geler les noix, vu que je n'en ai pas. Il s'agit une expression triviale, comme j'ai l'habitude d'en employer, et si vous commencez à enchoser les mouches pour le moindre détail, on n'a pas fini de pinailler, c'est moi qui vous le dis. Pour être tout à fait claire, je me tape qui je veux quand je peux, mâles et femelles, et pourquoi pas en même temps (ce qui n'est pas encore arrivé, je vous l'accorde), je fume la pipe et le cigare si ça me plaît, je bois sec quand ça me chante, je mange gras et sucré pour le plaisir. C'est comme ça et pas autrement.Si ça ne vous convient pas, c'est bien dommage, au revoir m'sieurs-dames ! Dans le cas contraire, qu'est-ce que vous attendez pour ouvrir ce bouquin ?
About the Author: En bon Breton, Pierre-Yves Nédélec est né à Strasbourg, en mars 1960. Il a commencé à écrire dans les années 90, pour meubler les longues soirées de célibat géographique que son ennuyeux métier de cadre de gestion lui imposait. Car, à son corps défendant, cadre de gestion il était, puisque, plus jeune, il n'avait su imposer à la sagesse maternelle son désir de pratiquer un métier manuel. Il lui aura fallu mordre largement dans la deuxième partie de sa vie, et surtout épuiser quatre psy en dix-sept années de consultations, pour finir par suivre un stage de réorientation professionnelle d'usineur, métier dans lequel il s'épanouit aujourd'hui. Peu adepte des programmes ineptes proposés par la télévision nationale, il n'a jamais cessé d'écrire et d'adresser ses manuscrits aux principaux éditeurs de la place, dont il a reçu... beaucoup d'encouragements. Hélas, trois fois hélas, les sujets traités ne correspondaient pas aux politiques éditoriales desdits éditeurs. Et puis il a découvert KDP, et s'est dit qu'après tout, plutôt que de laisser moisir ses romans sur un disque dur d'ordinateur, (ceci est évidemment une figure de style, son ordinateur est parfaitement sain, et ne connaît pas de problèmes d'humidité susceptible de faire moisir des fichiers enregistrés sur son disque dur...) il pouvait être intelligent de les publier via ce média. Et comme il aime les décisions intelligentes, il fit. Il propose aujourd'hui trois romans d'univers très différents: un polar parodique: "le saigneur des agneaux", un roman plus sérieux sur la remise en question d'une vie, avec "Si tu peux voir détruire", et le premier tome des aventures d'une nana assez délurée, dans "le radiateur de Frénégonde". S'il a un objectif, dans la vie, c'est de faire sourire, voire rire aux éclats, partant du principe qui lui parait tous les jours plus évident que la vie est infiniment trop courte pour en perdre la moindre miette.