Mon véritable parcours du combattant Mon périple a commencé le 6 février 2000, jour où mes entrailles se sont déchirées. Mon fils Finlay Sinclair, âgé de 26 ans, a décidé qu'il en avait assez de la vie et s'est suicidé. Pendant presque deux ans après sa mort, j'ai vécu dans le déni, je refusais d'accepter que je n'allais plus jamais revoir mon enfant. Je m'efforçais d'éviter tout contact extérieur avec les amis et la famille ou toute personne désireuse de m'offrir son aide. Je pensais pouvoir m'en sortir seule, et repoussais donc toute proposition d'aide. J'ai finalement compris que j'avais besoin d'aide de professionnels quand les cauchemars nocturnes et les oublis ont commencé à affecter ma vie quotidienne. Je n'avais pas conscience de laisser la casserole bouillir sur la cuisinière ou d'oublier d'éteindre le robinet une fois que j'avais fait couler l'eau ou de sortir sans fermer la porte derrière moi. La liste était sans fin. Je fermais les yeux sur ces faits, qui sautaient aux yeux de tous ceux qui m'entouraient au quotidien, mais pas aux miens. Je protégeais ma croyance que mon fils n'était pas mort en m'enveloppant dans une carapace où je pouvais vivre ma vie en paix et en harmonie, ce qui n'était pas réaliste ou acceptable au regard de la réalité. Je passais la plupart de mes journées dans un état de rêve éveillé, en pensant chaque fois que je voyais une ombre ou une silhouette qui ressemblait à mon fils, qu'il serait bientôt de retour à la maison pour vivre avec sa maman. J'avais perdu contact avec Finlay sept ans avant sa mort donc, quand il est mort, je ne savais pas si je disais au revoir à un adolescent ou à un jeune homme mûr étranger que je n'avais jamais rencontré. Je n'ai pu me résoudre à aller aux funérailles de Finlay. Je ne m'étais pas préparée à sa mort ou à lui dire au revoir. Pendant sept ans, j'avais aspiré à ce qu'il revienne vivre à la maison avec sa maman, et en mettant ma propre vie entre parenthèses, j'alimentais cette seule conviction qu'il allait un jour frapper à ma porte et dire: Salut maman, je suis là. Tu vois, tout ça c'était dans ta tête. Je ne suis jamais mort . Il m'a fallu deux ans, presque trois, pour être finalement capable de laisser mon fils s'en aller en organisant un service commémoratif en son honneur avec quelques amis et la famille lors d'une cérémonie privée auprès de sa tombe. Le jour où j'ai reçu la nouvelle de sa mort, je me rappelle que, le matin même, alors que j'étais couchée dans mon lit, j'ai senti quelque chose de froid toucher mon épaule et j'ai rapidement jeté un coup d'oeil tout autour mais je n'ai rien trouvé. Cela s'est passé à 10 heures 30. C'est seulement quelque temps après les funérailles que j'ai réclamé la copie du certificat de décès de mon fils sur laquelle figurait l'heure de sa mort: 10 heures 30. Je crois jusqu'à ce jour qu'il est venu voir sa maman. Il a effectivement frappé à ma porte, mais pas comme je l'avais souhaité. Ce parcours du combattant a affecté ma vie entière, ma santé en a immensément souffert avec des problèmes mentaux aussi bien que physiques. Mentalement, j'ai développé une anxiété chronique et une dépression qui est maintenant sous contrôle grâce à des médicaments et aux soins de professionnels. Au fur et à mesure des années, de plus en plus de maladies montrent leur face grimaçante, maladies qui auraient pu ou non arriver de toute façon indépendamment de la mort de mon fils. J'ai à présent restreint mon style de vie, quand il y a du chaos autour de moi, cela me cause beaucoup de stress. J'utilise de nombreuses méthodes de développement personnel pour garder mon calme. Je sais que je ne suis plus la même personne, mais je sais aussi que mon parcours m'a rendue plus solide et plus reconnaissante envers les personnes qui m'entourent. Je vis chaque jour comme si c'étai