La mondialisation pose problème, mais elle est souvent interprétée comme production d'un "monde incertain." Or l'anthropologie et l'histoire ne sont pas seulement conjecturales: la culture humaine comporte des traits constants, dont la répétition peut donner lieu à des certitudes aussi bien fondées que celles de la climatologie. Nous savons, par exemple, que les sociétés fonctionnent comme des conversations orchestrales (G. Châtelet), et que celles-ci se déroulent comme des procès logiques allant de la métaphore ouverte à l'autoréférence clôturant tout débat. Des cycles historiques correspondent à chacune de ces conversations, mais elles s'articulent aussi en une Histoire générale, laquelle est aussi analysable comme processus de stades de la parole. La mondialité est un effet massif, global et probablement "complet" en termes de logique, ce qui comporte des conséquences prévisibles, et notamment celle d'une désorientation consécutive à des paradoxes, antinomies, et autres incidences de l'unarité et de l'unicité du "global" (l'impossibilité de se comparer, par exemple, à d'autres moments et expériences). Ces processus qui donnent un "sens" à l'Histoire ont rarement été pris en compte pour comprendre l"évolution politique. Ils sont souvent niés, refoulés, alors que leur impact sur nos vies et celle de nos descendants peut ètre considérable. Ce livre explore le problème de l'orientation de notre avenir par les structures -souvent inconscientes- de la culture humaine. Certains mot comme société, démocratie, empire, monde, pluralité, sont des témoins des mouvements inexorables que la culture nous impose par les processus de la parole. Si nous souhaitons continuer à parler -alors que les algorithmes sont des formes de clôture de ces processus- nous devrions ètre plus attentifs à ces structures invisibles qui "nous" agissent sur le long terme. Globalization is a problem, but it is often interpreted as the production of an "uncertain world." But Anthropology and history are not merely conjectural: human culture contains constant features, the repetition of which can give rise to certainties as well-founded as those of climatology. We know, for example, that societies function as orchestral conversations (G. Châtelet), and that these take place as logical processes ranging from the open metaphor to the self-reference closing all debates. Historical cycles correspond to each of these conversations, but they also articulate in a General History, which is also analyzable as a process of stages of speech acts. Globalization is a massive, comprehensive and probably "complete" effect in terms of logic, which has foreseeable consequences, including disorientation resulting from paradoxes, antinomies and other implications of unity and self-defining circles. The uniqueness of the "global" implies, for instance, the impossibility of comparing our present situation with other moments and experiences. These processes, which give a "sense" to history, have rarely been taken into account in order to understand political evolution and are often denied, repressed, while their impact on our lives and that of our descendants can be considerable. This book explores the problem of the direction of our future by the structures - often unconscious - of human culture. Some words like society, democracy, empire, world, plurality, are witnesses of the inexorable movements imposed on us by culture. If we wish to continue talking - while algorithms are forms of closure of these processes - we should be more attentive to these invisible structures which "change" us on the long term.