About the Book
- Je n'ai pas l'intention d'écrire un traité d'apiculture ou de l'élevage des abeilles. Tous les pays civilisés en possèdent d'excellents qu'il est inutile de refaire. La France a ceux de Dadant, de Georges de Layens et Bonnier, de Bertrand, de Hamet, de Weber, de Clément, de l'abbé Collin, etc. Les pays de langue anglaise ont Lansgtroth, Bevan, Cook, Cheshire, Cowan, Root et leurs disciples. L'Allemagne a Dzierzon, Van Berlepsch, Pollmann, Vogel et bien d'autres.
- Il ne s'agit pas davantage d'une monographie scientifique de lapis mellifica ligustica fasciata etc., ni d'un recueil d'observations ou d'études nouvelles. Je ne dirai presque rien qui ne soit connu de tous ceux qui ont quelque peu pratiqué les abeilles... Il y a beaucoup de merveilleux dans la ruche, ce n'est pas une raison pour y en ajouter. Du reste, voici longtemps que j'ai renoncé à chercher en ce monde une merveille plus intéressante et plus belle que la vérité ou du moins que l'effort de l'homme pour la connaître.
- Ne nous évertuons point à trouver la grandeur de la vie dans les choses incertaines. Toutes les choses très certaines sont très grandes et nous n'avons jusqu'ici fait le tour d'aucune d'elles. Je n'avancerai donc rien que je n'aie vérifié moi-même, ou qui ne soit tellement admis par les classiques de l'apidologie que toute vérification en devenait oiseuse. Ma part se bornera de présenter les faits d'une manière aussi exacte, mais un peu plus vive, à les mêler de quelques réflexions plus développées et plus libres, à les grouper d'une façon un peu plus harmonieuse qu'on ne le peut faire dans un guide, dans un manuel pratique ou dans une monographie scientifique.
- Qui aura lu ce livre ne sera pas en état de conduire une ruche, mais connaîtra à peu près tout ce qu'on sait de certain, de curieux, de profond et d'intime sur ses habitants...
- Maurice Polydore Marie Bernard Maeterlinck est un écrivain belge, francophone de Flandre.
- Il est l'aîné d'une famille flamande, bourgeoise, catholique, conservatrice et francophone. Après des études au collège Sainte-Barbe de Gand, il suit des études en droit avant de pratiquer le métier d'avocat durant une courte période.
- Il publie, dès 1885, des poèmes d'inspiration parnassienne dans La Jeune Belgique. Il part pour Paris où il rencontre plusieurs écrivains dont Villiers de l'Isle-Adam qui lui fait découvrir les richesses de l'idéalisme allemand (Hegel, Schopenhauer). À la même époque, il découvre Ruysbroeck l'Admirable, un mystique flamand du XIVe siècle dont il traduit les écrits. C'est ainsi qu'il se tourne vers les richesses intuitives du monde germanique en s'éloignant du rationalisme français. Les oeuvres qu'il publie entre 1889 et 1896 sont imprégnées de cette influence germanique.
- C'est en août 1890 qu'il devient célèbre, du jour au lendemain, grâce à un retentissant article d'Octave Mirbeau sur "La Princesse Maleine" dans Le Figaro.
- En 1895, il rencontre la cantatrice Georgette Leblanc, soeur de Maurice Leblanc, avec laquelle il tient, vers 1897, un salon parisien dans la Villa Dupont: on y croise, entre autres, Oscar Wilde, Stéphane Mallarmé, Camille Saint-Saëns, Anatole France, Auguste Rodin. En 1902, il écrit "Monna Vanna", où joue Georgette Leblanc. Il vit avec elle jusqu'en 1918, avant d'épouser, l'année suivante, la jeune actrice Renée Dahon, rencontrée en 1911.
- Il obtient le prix Nobel de littérature en 1911, puis le Grand Cordon de l'Ordre de Léopold le 12 janvier 1920. En 1921, il signe un manifeste contre la flamandisation de l'Université de Gand, jusqu'alors francophone.
- En 1939, il gagne les États-Unis pour la durée de la Seconde Guerre mondiale. De retour à Nice en 1947, il publie un an plus tard "Bulles bleues" où il évoque les souvenirs de son enfance.