Dès l'indépendance, la République du Tchad est entrée dans des troubles politiques et sociaux qui ont engendré des guerres et des rébellions. La région du BET, pays des Toubous, autrefois gérée par l'Armée française pendant toute la période coloniale, s'était également embrasée.Ahmat Saleh Bodoumi dont le père et le grand frère faisaient partie des victimes, raconte dans ce livre l'histoire de son enfance. A travers cela, l'auteur décrit la vie des Toubous, les valeurs, la honte, l'honneur ... il présente également, à travers l'histoire de son grand-père, la vie des Toubous avant la colonisation française de 1913. A travers le parcours de son père, le règne colonial français dans le Sahara tchadien, la phase transitoire des années soixante où le pays accédait à l'indépendance et les raisons profondes qui avaient déclenché les troubles.L'orphelin grandit dans la guerre, en zone rebelle. Il décrit les dégâts et les massacres causés par les interventions militaires françaises.Il a appris à lire et à écrire grâce aux révoltés, les maquisards. Puis, il est devenu combattant lui aussi, dès son jeune âge. C'était la guerre qui l'avait fait entrer dans les villes du Tchad. Il décrit dans ce livre le déroulement de la guerre, les réactions des protagonistes, les divisions au sein des groupes rebelles, les alliances, les enjeux politiques et stratégiques des acteurs, les visées de la France au gré des événements, celles de la Libye de Gadhafi. C'est une vie d'un enfant soldat mais aussi l'histoire des Toubous, du Tchad et de son peuple, de la colonisation, de la décolonisation et des régimes poste-coloniaux. Il parle de l'Armée Nationale Tchadienne et de l'administration Publique qui, dès leur création, avaient servi à placer la souveraineté de l'Etat tchadien à Paris plutôt qu'à Fort-Lamy. Il parle aussi des enjeux culturels entre les Toubous, peuple saharien et leurs voisins arabes, les Libyens...Ce livre décrit les motivations des révoltés paysans, éleveurs ou pêcheurs qui ont adhéré au Frolinat, la rébellion tchadienne. Il fait ressortir les difficultés rencontrées par les hommes politiques qui ont voulu faire de ces rebelles le bras armé des idéologies politiques. Le récit s'arrête en 1982 quand l'auteur a eu 18ans. Une suite est promise.