Excerpt from La Biblioth�que des Pr�dicateurs, Vol. 9: Myst�res, Deuxi�me Partie

Je dis premi�rement que dans un discours chr�tien soit de morale soit de myst�re ou de pan�gyrique, on ne doit point s'�loigner de la ma ni�re qui a �t� en usage de tous temps de citer c'est-'a-dire d'all�guer l'autorit�, les paroles et les sentiments des auteurs qui peuvent ou jus tifier ou appuyer ce qu'on nous a avanc�, et que c'est un abus, d'une plus grande cons�quence que l'on ne pense, de vouloir en abolir la pratique. On devrait prendre garde que c'est aujourd'hui une des choses qui dis tinguent les sermons des discours purement acad�miques car, ceux-ci n'�tant que pour fiatter l'oreille et satisfaire la curiosit� des auditeurs, on ne peut trouver mauvais qu'on n'y cherche que la politesse, et qu'on �vite tout ce qui peut rompre le fil d'un discours coulant et fleuri mais il faut se souvenir qu'un sermon a pour but de r�former les moeurs, d'ins pirer l'horreur du p�ch�, et de porter � la pratique des plus aust�res vertus, et par cons�quent il conviendrait d'apporter les preuves capables de conva1ncre les esprits de la v�rit� qu'on veut �tablir. Or, entre ces preuves, qui ne sait que l'ecriture est la v�rit� m�me, puisqu'elle con tient proprement la parole de dieu? Que le sentiment des P�res et le consentement unanime des docteurs montrent que ce qu'on a avanc� est une v�rit� d�j�. Re�ue, et non pas une pens�e qui vient de notre fonds et qu'enfin, entre ces autorit�s que l'on all�gue, il y en a telle qui seule peut servir de fondement de preuve, comme les paroles expresses du Fils de dieu, tout passage formel des livres saints et les d�cisions des conciles; telle autre qui montre que �'a �t� le sentiment des premiers oraclcs de l'eglise, et telle enfin qui fait voir que ceux qui ont �t� en r� putation d'avoir le mieux raisonn� sur les principes de la foi, et d'avoir examin� les choses �. La rigueur de l'ecole n'ont point d'autres senti ments que les n�tres sur la mat1ere en question. Or, qui ne voit que de dire seulement en l'air que l'ecriture, les conciles, les ss. P�res et les docteurs conviennent d'une maxime ou de quelque v�rit�, sans en citer aucun passage, sans en rapporter fid�lement les paroles, ou sans mettre leurs raisons en abr�g� pour en mieux voir la force, c'est abuser de leur autorit�, aussi bien que de la cr�dulit� de l'auditeur, qu'on ne persuade pas ais�ment � moins de se servir des moyens et des preuves qui peuvent faire entrer une v�rit� dans l'esprit?

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