About the Book
Auteur Stefan Zweig Joseph Fouché, dit Fouché de Nantes, duc d'Otrante, comte Fouché, homme politique français né le 21 mai 1759 au Pellerin près de Nantes et mort le 26 décembre 1820 à Trieste, a toujours fasciné historiens et écrivains par sa longévité dans une période particulièrement troublée de l'histoire de France et de l'Europe où bien peu d'hommes ont survécu aux purges qui se sont succédé. Stefan Zweig ne faillit pas à la règle et est tour à tour émerveillé par l'attitude de marbre que gardera le plus souvent Fouché devant ses déboires et les avanies que lui a fait subir Napoléon Ier et épouvanté par la rouerie dont il fait souvent preuve, en bon élève de Machiavel Stefan Zweig présente Joseph Fouché comme un homme politique dont les multiples talents n'ont jamais été reconnus, ni par ses contemporains, ni par la postérité. Il a connu de nombreux qualificatifs assez infamants allant de traitre, misérable intrigant, reptile, âme de basse police, jusqu'à mitrailleur de Lyon[1]. Seul Balzac nous dit-il, a vu de la grandeur dans cette figure originale et dans son roman Une ténébreuse affaire, il consacre à cet esprit sombre, profond, extraordinaire une page entière, le décrivant comme un singulier génie qui frappa Napoléon d'une sorte de terreur dont le caractère se forma dans les tempêtes. Il n'est pas donné à tout un chacun d'être régicide, pilleur d'églises à Nantes et à Lyon, de publier le premier manifeste communiste en 1793 puis de se lier avec Gracchus Baboeuf pour ensuite devenir duc d'Otrante et servir Louis XVIII et la Restauration. Aussi Stefan Zweig précise-t-il que la personnalité de Fouché ne répond pas aux désirs évidents de notre époque... qui aime des vies héroïques ce que son époque ne lui offre pas.
About the Author: Stefan Zweig, né le 28 novembre 1881 à Vienne, en Autriche-Hongrie, et mort par suicide le 22 février 1942, à Petrópolis au Brésil, est un écrivain, dramaturge, journaliste et biographe autrichien. Ami de Sigmund Freud, d'Arthur Schnitzler, de Romain Rolland, de Richard Strauss et d'Émile Verhaeren, Stefan Zweig fit partie de la fine fleur de l'intelligentsia juive viennoise, avant de quitter son pays natal en 1934 en raison de la montée du nazisme. Réfugié à Londres, il y poursuit une oeuvre de biographe (Joseph Fouché, Marie Antoinette, Marie Stuart) et surtout d'auteur de romans et nouvelles qui ont conservé leur attrait près d'un siècle plus tard (Amok, La Pitié dangereuse, La Confusion des sentiments). Dans son livre testament Le Monde d'hier. Souvenirs d'un Européen, Zweig se fait chroniqueur de l' Âge d'or de l'Europe et analyse avec lucidité ce qu'il considère être l'échec d'une civilisation. La lente maturation d'un écrivain (1881-1904) Stefan Zweig est le fils de Moritz Zweig. Ce dernier est né en 1845, d'une famille originaire de la Moravie, et a d'abord été marchand avant de fonder, à l'âge de trente ans, une petite tisseranderie dans le nord de la Bohême et de devenir un fabricant de tissus fortuné; il épouse Ida (Brettauer) Zweig, née en 1854, fille d'un banquier récemment installé à Vienne après avoir fait ses débuts à Ancône. Stefan Zweig naît le 28 novembre 1881 à Vienne. Avec son frère aîné, Alfred, il complète une famille (qui) a voulu réussir son intégration et tenu à (leur) donner une éducation laïque. À l'exemple de ses parents, il(s) ne parle(nt) pas l'hébreu, ne fréquente(nt) pas la synagogue, ne cultive(nt) pas (leurs) racines..., et (Stefan) n'aime pas s'entendre rappeler qu'il est juif . Stephan Zweig (debout) et son frère Alfred, vers 1900 Zweig est élevé à Vienne, dans le quartier du Ring à l'atmosphère bourgeoise et conformiste si caractéristique du règne de l'empereur François-Joseph. Inscrit en 1891 au Maximilian Gymnasium (actuel Gymnasium Wasagasse (en)), il subit l'enseignement scolaire, extrêmement rigide et autoritaire, comme un bagne. Il réussit malgré tout à obtenir son baccalauréat en 1900, avec une distinction en allemand, en physique et en histoire. À l'université de Vienne, il s'inscrit en philosophie et en histoire de la littérature, étudie la romanistique et la germanistique. À Vienne, il est associé au mouvement d'avant-garde Jeune Vienne.