About the Book
Le Contrat de mariage est un roman d'Honoré de Balzac paru en 1835 aux éditions Charles-Béchet dans les Scènes de la vie privée sous le titre originel La Fleur des pois. Publié de nouveau aux éditions Béchet, puis en 1839 chez Charpentier, il prend place dans l'édition Furne-Hetzel de 1842, toujours dans les Scènes de la vie privée, au tome III de la Comédie humaine avec une dédicace à Rossini. Résumé; Paul de Manerville, élevé durement par un père avare et riche, s'est lancé, lorsqu'il est devenu l'héritier de l'immense fortune paternelle gérée par le bon notaire Mathias, dans une vie de plaisirs. Il quitte, après avoir été attaché d'ambassade, Bordeaux, sa ville d'origine et fréquente les lieux les plus en vogue à Paris. Après avoir brillé dans le monde parisien, il décide de retourner à Bordeaux où se trouve encore une partie de sa famille et de se marier. De Marsay lui déconseille de se marier, mais Paul n'en fait qu'à sa tête. À peine arrivé, Paul de Manerville est l'objet de toutes les attentions de la part de la haute société bordelaise où son nom et le prestige de sa famille lui valent d'être accueilli dans les grands hôtels particuliers. Une vieille marquise le surnomme la fleur de pois (le gratin) et on le dirige tout naturellement vers la famille la plus en vogue de la ville: les Evangelista, réputés richissimes avec une fille à marier: Natalie Evangélista. Mademoiselle Evangelista est, elle aussi une fleur de pois, ce qui se fait de mieux en matière de fille à marier: jolie, riche, elle mène avec sa mère, veuve du banquier, un train de vie fastueux. Les fêtes à l'hôtel Evangélista sont très courues et la bienveillance avec laquelle Paul est accueilli par les deux femmes achève de le séduire. Naturellement, il tombe amoureux de la jeune fille. C'est sa grand-tante, la baronne de Maulincourt, qui se charge de demander la main de Natalie et qui, ayant recueilli l'accord des deux femmes, a un léger doute qu'elle écarte rapidement. Néanmoins, la tante charge le notaire de famille, le vieux maître Mathias de régler la question du contrat de mariage. Le notaire des Evangélista ne se méfie pas d'un confrère âgé qu'il sous-estime, mais le vieux notaire a flairé la ruine de la veuve et de sa fille, et il institue un majorat qui devrait permettre à Paul de bénéficier des revenus de sa fortune sans entamer le capital. Cependant le notaire des Evangélista, Maitre Solonet ne compte pas en rester là, Madame veuve et sa fille non plus. Le mariage a lieu de toute façon. C'est une très brillante fête. Usant de procédés habiles, Madame Evangelista, furieuse d'avoir été démasquée, furieuse du barrage que constitue le majorat, conseille à Paul de gérer lui-même son patrimoine, et par le biais d'un prête-nom (Lécuyer), le fait saisir après s'être acharnée à faire des dettes avec sa fille. Henri de Marsay la surnomme: Mascarille en jupons. Cinq ans après son mariage, Paul constate avec Maître Mathias qu'il ne lui reste plus rien. Le couple n'ayant pas d'enfant, il propose (par lettre) une séparation de biens à Natalie et il écrit en même temps à son ami de Marsay pour lui faire part de ses malheurs. De Marsay lui avance des fonds que Paul reçoit trop tard, alors qu'il a déjà embarqué pour les Indes et il lui décrit dans sa lettre le machiavélisme des deux Evangélista, la façon dont elle s'y sont prises pour l'attirer dans leurs filets: Madame mère avait déjà ruiné son mari bien avant le mariage de sa fille. Quant à Natalie, c'est un être nuisible que l'on retrouve dans Une fille d'Ève où elle est très jalouse de Marie-Angélique de Vandenesse et de l'amour que lui porte son mari Félix de Vandenesse.
About the Author: Honoré de Balzac, né Honoré Balzac à Tours le 20 mai 1799 (1er prairial an VII du calendrier républicain), et mort à Paris le 18 août 1850 (à 51 ans), est un écrivain français. Romancier, dramaturge, critique littéraire, critique d'art, essayiste, journaliste et imprimeur, il a laissé l'une des plus imposantes oeuvres romanesques de la littérature française, avec plus de quatre-vingt-dix romans et nouvelles parus de 1829 à 1855, réunis sous le titre La Comédie humaine. À cela s'ajoutent Les Cent Contes drolatiques, ainsi que des romans de jeunesse publiés sous des pseudonymes et quelque vingt-cinq oeuvres ébauchées. Il est un maître du roman français, dont il a abordé plusieurs genres, du roman philosophique avec Le Chef-d'oeuvre inconnu au roman fantastique avec La Peau de chagrin ou encore au roman poétique avec Le Lys dans la vallée. Il a surtout excellé dans la veine du réalisme, avec notamment Le Père Goriot et Eugénie Grandet, mais il s'agit d'un réalisme visionnaire, que transcende la puissance de son imagination créatrice. Comme il l'explique dans son Avant-Propos à la La Comédie humaine, il a pour projet d'identifier les Espèces sociales de son époque, tout comme Buffon avait identifié les espèces zoologiques. Ayant découvert par ses lectures de Walter Scott que le roman pouvait atteindre à une valeur philosophique, il veut explorer les différentes classes sociales et les individus qui les composent, afin d'écrire l'histoire oubliée par tant d'historiens, celle des moeurs et faire concurrence à l'état civil . L'auteur décrit la montée du capitalisme et l'absorption par la bourgeoisie d'une noblesse incapable de s'adapter aux réalités nouvelles. Intéressé par les êtres qui ont un destin, il crée des personnages plus grands que nature, au point qu'on a pu dire que, dans ses romans, chacun, même les portières, a du génie . Ses opinions politiques sont ambiguës s'il affiche des convictions légitimistes en pleine Monarchie de Juillet, il s'est auparavant déclaré libéral, et défendra les ouvriers en 1840 et en 1848, même s'il ne leur accorde aucune place dans ses romans. Tout en professant des idées conservatrices, il a produit une oeuvre admirée par Marx et Engels, et qui invite par certains aspects à l'anarchisme et à la révolte.