Excerpt from Histoire des Isra�lites Depuis l'�poque de Leur Dispersion Jusqu'� Nos Jours

Ce volume commence o� finissent la plupart de nos histoires des Juifs a la chute du second temple et �la r�pression de la r�volte de bar-gochha, derni�re con vulsion de l'ind�pendance d'isra�l. L� s'arr�te, en effet, l'histoire de l'etat juif, de la nationalit� juive; mais l'histoire des Juifs n'est pas termin�e. D�sormais elle est celle d'une croyance religieuse, fix�e jusque dans ses moindres d�tails par une minutieuse �laboration de plusieurs si�cles, et d'une race d'hommes, dispers�s sur toute la face du globe, mais �troite ment unis entre eux par cette croyance et par les livres o� elle est d�pos�e. La communaut� de foi tint lieu aux Juifs de tout le reste patrie, libert�, organisation politique, unit� d'origine m�me, car bien des �l�ments �trangers se sont introduits, par la su1te des temps, dans le sang des descendants de Jacob. L'h�r01que fid�lit� � la foi des anc�tres ne fut pas seulement l'honneur de l'histoire des Juifs apr�s leur dispersion c'est encore elle qui en cons tituc l'unit� et comme la charpente. Cette fid�lit� est un fait nouveau, sans pr�c�dent dans l'histoire. Chez les peuples pa�ens, la lutte de deux Etats �tait aussi la lutte de leurs divinit�s respectives le sort des armes d�cidait du rang des dieux. Aussi les vaincus acceptaient-ils sans dif ficult� le culte des vainqueurs; et ceux - ci, pour h�ter la fusion des races, admettaient le plus souvent le dieu des vaincus dans leur propre Panth�on. C'est ainsi que Rome avait annex� successivement au sien les divinit�s du Latium et de l'e trur1e, de la Gr�ce et de la Gaule, de l'egypte et de 'la Syrie. Pourquoi n'en f�t�iltp�s de m�me apr�s la chute de J� rusalem pourquoi le Capitole n'a-t-il pas h�rit� du prestige religieux du Temple, comme il s'est enrichi de ses d�pouilles?

La faute n'en fut pas aux Romains, et les exigences de leur fisc prouvent quelles �taient, sur ce point, leurs pr�tentions et leurs esp�rances. La r�sistance vint cette fois des vaincus Isra�l se refusa a l'as similation offerte; il s'y refusa, non, comme on le crut, parce que son Dieu �tait un Dieu jaloux, exclusivement na tional, mais au contraire, parce que depuis six si�cles, depuis le triomphe d�finitif de l'esprit proph�tique, il avait cess� de l'�tre. Rome ne pouvait remplacer J�ru salem, parce que la v�ritable J�rusalem �tait dans le coeur des fid�les; J�hovah ne pouvait admettre le partage avec J upi ter, parce que si J�hovah existait, Jupiter n'avait jamais exist�; le Dieu unique, uni versel, n'�tait susceptible ni de d�faite, ni de conqu�te, ni de diminution.

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