Extraits des Parerga et Paralipomena (1851), les Fragments pour une histoire de la philosophie mettent en perspective de manière originale les thèmes favoris de Schopenhauer: le débat du réalisme et du nominalisme, la question du libre arbitre, la métempsycose, les usages modernes, de Descartes à Locke, du concept de substance, l'idéalité du temps, le théisme... Ni compte-rendu exhaustif des grands auteurs, ni synthèse scolaire, les Fragments montrent surtout que la reprise est constitutive de la réflexion philosophique et rappellent que la transmission, notamment des oeuvres les plus anciennes, est toujours une chose délicate et sensible: à bien des égards, les oeuvres de l'intelligence humaine sont ce qu'il y a de plus noble et en même temps de plus fragile, et ne sont jamais à l'abri des tensions de la volonté toujours prompte, selon les intérêts (religieux ou politiques) du moment, à les infléchir ou à les trahir. Outre que ces Fragments se lisent facilement, ils ont ceci de remarquable qu'ils ont été écrits par un philosophe de premier plan et non, comme c'est trop souvent l'usage, par un historien professionnel de la philosophie. À ce titre, ils sont éminemment personnels, mêlant une vaste érudition à une pleine liberté de ton, et jettent, par réfraction, une lumière toute particulière sur leur auteur.
Entrées: La philosophie présocratique, Socrate, Platon, Aristote, les stoïciens, les néoplatoniciens, les gnostiques, Scot Erigène, la scolastique, Bacon de Verulam, les Modernes (Descartes, Malebranche, Spinoza, Leibniz, Berkeley, Locke), Kant et... Schopenhauer.