Excerpt from Eine Französische Handschrift Der Breslauer Stadtbibliothek

En cellui temps tresfl0rissant que le glorieux empire de Homme triumphoit, il y eut ung senateur rommain nommé Fulgentius Felix, homme. Et bien curé de treshabondanes richesses, de honnesteté, d'amis'tié, et de la grace des cytoiens, et tresgarni de tous biens de Lequel engendra de sa femme Claudia une fille de tresgrant beaulté, appellee Lucresse, laquelle estoit la seulle esperance de sa Car par dessus l'excellence de sa belle fourme, en quoy elle surmontoit toutes les vierges de Rome, une tant grande attremprance de vie, une tant grande parfeccion d'engin, une tant grant instruccion de lettres, et une tant grande honnestelé de meurs estoient en elle, que riens ne luy falloit qui fust licite a desirer en corage de nul de icellui Et ainsy de l'ardant amour de ceste vierge furent pluseurs tresfort navrez et les aultres plus grandement eschaufïez a cause de sa beaulté, bonté, vertus, et jonesse, et entre les aultres deux jouvenceaulx, paraulx en fourme et en aage, mais leurs fortunes et leurs meurs estoient Car l'un d'eulx, nommé Publius Cornelius Scipion, extrait de la noble famille des Corneliens, habondoit a peines de tous les biens de Car pardessus la noblesse de son lignage, il possessoit tresgrans tresors avec les amictiez qui toursjours leur sont consentans, et tenoit grant famille de serviteurs et seigneuries) Et lui estoit presques tout son universel estude de chanter, de dansser, de chasser, et de voller. 24) L'autre, qui estoit appellez Gayus Flaminius, du lygnage de Lucius Silla, print sa naissance de parens virtueux et honnestoe, mais il avoit moyennement richesce et faisoit sa despen0e domestique atrempeement, et se maintenoit gracieusement en son Et ja soit ce que ses fortunes semblassent estre plus basses que celles de Publius Cornelius, toutesfois il n'en faisoit riens de mendre effect) Car il florissoit d'un coraige cler et noble et estoit trescurîeux a faire plaisir et service a ses parens et amis, et a son Il est0it tresvaillant en armes quant besoing le constraignoit. 38) ll estoit aussi tresexpert en toutes sciences en telle maniere, que les armes ne defiail loient jamais a ses estudes ne ses estudes aux armes. Certes, la moderee contenance de sa vie se demonstroit par sa prudence et par sa faconde plus qu'il ne seroit creable en quelque anltre Et de toutes ces nobles vertus cy, il estoit prisié et honnoré a Homme pardessus tous les aultrea) Et comme ces deux jouvenciaux cy - dessus nommez se assemblassent une fois en ung lieu, cuidans que ladicte vierge fust donnee en mariage a l'un d'eulx, si s'en vindrent ensemble devers ledit Fulgentius, qui les recent moult courtoioement en sa Et quant chacun d'enlx et demandé a espeuse sa fille Lucresse, le troeprudent viellart, puis qu'il la vist en aage preste a marier, il lui expose la cause de la venue des deux jouvenceaux dessusdis et lui de01aira aussi leurs meurs et leurs engins) Ce fait, il lui commanda qu'elle demandast lequel des deux elle vouloit choisir a mary. 84) Mais ladicte vierge l'escondit au premier, tant pour l'onnesteté d'elle comme pour sa virginité non soullye, et comme sondit pere l'assaiast plus diligemment, elle se tint ung peu quoye sans mot En la parfin elle se tourna _vers son pere et lui dit: mon pere, faictes que le plus noble de ces deux jouvenceaq soit votre genre et je l'esliray a mary et espeuz sans jamais le changier tant que je vive. 86)

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