Le problème de la violence, qui s'est exacerbé pour devenir un dilemme, menace aujourd'hui ce qui reste des moyens de défense de notre Oumma (nation) au niveau sociétal, économique, culturel et sécuritaire. Cette violence est accentuée par ses racines historiques qui s'étendent jusqu'à l'époque des Kharidjites.Dans le climat de la répression et de l'injustice subies par les musulmans, l'esprit en crise ne peut pas penser au-delà des moyens de la crise et de ses données. Cela vire donc vers des solutions en crise. Des phénomènes comme Daech et Boko Haram ne peuvent pas trouver leurs explications dans les seules pénétrations des services secrets et dramatisations médiatiques, qui restent deux facteurs considérables. Il faut plutôt aller chercher leurs racines dans la prédisposition à la violence (en référence à La prédisposition au colonialisme de Malik Bennabi) sinon, comment peut-on expliquer cette violence qu'on exerce les uns sur les autres, loin de celle que nous fait subir la coalition des croisés et sionistes depuis la chute de Grenade jusqu'à la colonisation totale ? ou une violence populaire (violence conjugale, violence estudiantine, ou la violence des quartiers marginalisés...) ?Il y a aussi la violence culturelle (des soi-disant savants qui incitent les dirigeants à tuer leurs peuples en manipulant des textes sacrés). Comment peut-on démêler cette confusion entre le Jihad et le terrorisme ? Entre la résistance et la violence ? Entre l'éducation et la punition violente ? Une confusion qui va jusqu'à s'appuyer sur des textes sacrés.C'est à cette polémique entre la perfection et l'exagération que ces papiers doivent toute leur légitimité et leur urgence. J'implore Allah qu'ils soient bénéfiques et utiles.Par honnêteté intellectuelle et pour une meilleure communication avec mes lecteurs, je vais expliquer le contexte de ce livre et ses différentes étapes.L'idée du livre est venue à la suite de l'insistance répétitive du propriétaire des éditions Azzamane, Monsieur Abdelkabir Alaalaoui Alissmaili, pour que je participe à l'écriture d'un livre collectif sur la violence dans les religions monothéistes, accompagné de sept autres auteurs dont des marocains, des arabes et des non musulmans. Ma participation était sous forme d'une interview qu'il a faite avec moi à son domicile et que docteur Mohamed Thami El harraq s'est chargé de transcrire et de revoir avec moi plusieurs fois. Cette participation a évolué pour devenir un livre indépendant. Docteur Salah Soltane a donné des soustitres aux chapitres, dans l'édition du Caire.Casablanca, Lundi 6 avril 2015.