Excerpt from Dictionnaire de la Conversation Et de la Lecture, Vol. 12: Inventaire Raisonné des Notions Générales les Plus Indispensables à Tous

Rotzebue (auguste-frédéblc-ferdinand de), un de ces hommes dont la réputation éclate et disparait, et qui préfèrent la vogue fugitive qui esc0mpte l'avenir à la gloire chèrement achetée; dramaturge célèbre, écrivain nomade, polémiste ardent, poète médiocre, romancier fécond il a laissé dans la littérature de son pays les traces d'une faci lité mal employée. Il naquit le 3 mai 1761 a Weimar, où son père était conseiller de légation. Poete à seize ans, il se livra ensuite à l'étude du droit, et l'on pensa que de bril lants succès dans cette carrière lui seraient réservés; mais la destinée ne le voulut pas. Le comte de Goertz, ministre de Prusse en Russie, appela à Saint - Pétersbourg Kotzebue, âgé de vingt ans il s'y rendit avec le titre de secrétaire de M. De Bauer, général du génie. De Bauer meurt, et recom mande, par son testament, son secrétaire à l'impératrice, legs qui fut fidèlement exécuté nommé conseiller titulaire, puis, en 1783, assesseur au premier tribunal, et enfin président du gouvernement, le jeune Kotzebue occupa pen dant dix ans cette place avec le grade de lieutenant-colonel. On ne sait pourquoi il reçut, en 1795, sa démission. Il s'était marié à une jeune Russe, qui lui avait apporté en dot une petite propriété, à quarante - huit verstes de Narva. Dans cette retraite, il composa plusieurs oeuvres dramatiques. Déjà il avait pressenti sa vocation pour le théâtre en faisant re présenter à saint-pétersbourg plusieurs drames, que l'impéra trice avait applaudis. En 1792, on le chargea de la direction du théâtre de Vienne, situation qu'il conserva peu de temps. Il'partit pour Weimar. Sa femme était restée à saint-pé tersbourg avec deux fils, qu'on élevait dans le corps des cadets russes. Elle supplia son mari de revenir; il se mit en route, et fut arrèté sur les frontières de l'empire. Paul le soupçonnait de l'avoir attaqué personnellement dans des pamphlets révolutionnaires le malheureux écrivain fut déporté a Kurgan en Sibérie. Traité avec une extrème du télé, il fit plusieurs tentatives pour échapper à ses sbires, courut de grands dangers et subit des privations de toutes espèces, qu'il a racontées et omées d'un vernis poétique dans l'ouvrage, fort intéressant d'ailleurs, intitulé l'année la plus remarquable de ma vie. S'il faut l'en croire, Paul ['r le rappela, et il lui fit des excuses, en lui confiant la direction du théâtre de saint-péteràbourg. Bientôt il donna sa démission et ne put la faire agréer qu'après la mort de Paul I.

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