Voici une série de textes qui traite de la démocra-tie en ce début de second millénaire, de ce qu'elle est, de ce qu'elle devrait être (et ne pas être), des espoirs que l'on peut porter sur elle, des menaces qui pèsent sur elles, sur ses défen-seurs et ses ennemis (nombreux). Une démocra-tie qui est l'espace naturel de l'humain en tant qu'individu et groupe dans le sens où il s'agit du meilleur système de gouvernement et d'organisation de la société qui puisse exister en prenant en compte ce qu'est l'humain et ses comportements, la réalité de la vie mais égale-ment cette aspiration que nous avons tous à vivre notre vie de la manière la plus libre possible afin d'en profiter au plus de ce qu'elle offre à chacun. Pour être plus précis, la démocratie défendue ici est la démocratie républicaine libérale représentative, délibérative et participative, celle qui donne les meilleurs résultats jusqu'à présent quand elle est appliquée correctement ce qui n'est malheu-reusement pas le cas général. Démocratie parce que c'est le régime de la liberté individuelle et de la différence pour chaque personne dans l'égalité, liberté et égalité qui doivent être à la base de l'organisation politique. Républicaine parce que c'est la vision collective du bien vivre ensemble où la solidarité et la tolérance sont de mises dans un lien social bâti sur l'humanisme respectueux. Représentative et délibérative parce que la conduite des affaires de la cité requiert un service à plein temps de femmes et d'hommes qui font de la politique une activité principale ou à part entière pendant la durée de leurs mandats électifs, déchargeant ainsi les citoyens de cette gestion difficile et souvent harassante tout en posant le débat politique sur la place publique pour qu'il soit connu des citoyens et qu'il permettent une discussion collective sur les choix à faire. Participative parce que la délégation de pouvoir ne peut être un blanc-seing total donné à des représentants qui n'ont de compte à rendre qu'une fois tous les deux, quatre, cinq ans ou plus. Participative, encore et surtout, parce que la décentralisation des décisions doit permettre de responsabiliser les personnes dans leur vie quotidienne et leur donner le pouvoir de prendre directement un certain nombre de décisions dans leur environnement le plus proche. Mais cette participation doit être correctement encadrée afin qu'elle ne puisse devenir une opposition aux pouvoirs légitimement élus au suffrage universel et qui pourrait vouloir, sans légitimité aucune, se substituer à ceux-ci.Cette démocratie du deuxième millénaire qui est le sujet de cet ouvrage, ne peut demeurer dans des schémas dépassés et dans une frilosité en regard des défis qui nous attendent. Au lieu de décourager le citoyen de s'intéresser à la poli-tique, il faut lui redonner le goût d'y participer en lui montrant qu'il existe une vraie démocratie représentative et participative, transparente, hon-nête et uniquement tournée vers le bien-être de la communauté qu'elle organise et qu'elle repré-sente. Cette modernisation des institutions n'est pas souhaitable, elle est absolument indispen-sable. En retour, évidemment, il faut que le ci-toyen éclairé (c'est-à-dire bien formé et infor-mé) fasse preuve de responsabilité sans laquelle aucun système démocratique ne peut fonctionner correctement (avec la tentation des dirigeants de marginaliser le citoyen irresponsable ou à ce dernier de mettre le chaos dans la démocratie).