Excerpt from Compte Rendu des Fètes du Cent Cinquantième Anniversaire de la Mort de Notre Mère Fondatrice, la Vénérable Marguerite d'Youville, 1771-1921

Ce vaste pupitre qui prend à lui seul presque tout un pan du mur, le reconnaissez-vous, chères mission naires? C'est le bureau qui autrefois était l'orgu'eil et surtout la commodité du secrétariat. De minutieuses recherches, sanctionnées par la mémoire de nos chères anciennes ont prouvé que ce meuble fut le spectateur muet des premiers pas de notre institut.en conséquence il a dû prendre le chemin de l'escalier. Près du bureau, un buffet dresse sa haute stature. Avec ses airs de vé téran, il est bien à sa place dans ce milieu. Au centre de la cloison qui sépare l'appartement, une ouverturedonne place à un petit poèle, dont le tuyau traverse la seconde pièce dans toute sa longueur. Posé sur une tôle galvanisée, à la moindre braise, il est prèt, comme dans son jeune temps, à distribuer la chaleur aux deux chambres à la fois. Une porte, bien conservée pour son âge, s'ouvre à deux pas de cet ancien système de chanf fage. Elle donne accès dans la véritable chambre sauve m°r. Ici aussi, tout est bien conforme à l'original. Com me de l'autre côté, le parquet est fait du mème bois qu'ont foulé les pieds de Mère d'youville. A part deux tra verses, qu'on a dû remplacer pour ne point extraire les colonnes qui soutiennent l'autel du sanctuaire, les plinthes, les solives sont celles que ses yeux ont con nues. Le premier objet qui frappe nos regards est le prie-dieu de cette vénérable Mère. La forme en est vieillie, l'appuie-main garde les nombreuses traces de mains pieuses. Que de fois au fort de l'épreuve, n'est elle pas venue chercher là un secours et un réconfort! Auprès de ce mémorial, une table genre archaïque sup porte un coffre-fort. Quelques inscriptions à l'intérieur, laissent croire que cette lourde boîte recevait autrefois l'argenterie ou autres choses précieuses. Une image de la sainte famille et du Père Eternel, un bénitier sont les seuls décors de la muraille. Le crucifix de bois noir s'élève sur un pied.. Près de la fenètre, sont aussi le bureau qui servait de secrétaire et la chaise mas sive que notre Mère occupa bien des fois. Nous aimons à nous la représenter à cette table, accueillante et bonne envers toutes ses soeurs, sympathique dans cha que ligne que sa main traçait. Une armoire de mème apparence que celle placée dans l'entrée regarde le secré taire. Deux couchettes, vénérables par leur ancienneté et leur pauvre aspect sont l'ornement de cette enceinte. De grosses paillasses faites de pailles et recouvertes decouvre-pieds à carreaux reposent sur quelques planches. Ces couvertures sortent, il est vrai, de notre ou vroir elles figurent les couvertures que nos premiè res mères confectionnaient avec des retailles de diver ses couleurs. Ces coupons provenaient des habits com mandés par la compagnie de la Baie d'hudson pour l 'é change des fourrures auprès des sauvages. Entre les deux lits, une petite table grèle se maintient assez vail lamment. Un tiroir, large à peu près de quatre pouces s'ouvre en avant à l'aide d'une vis. Sur ce meuble mar qué au cachet de la pauvreté, un chandelier élève sa blanche bougie. En face des couchettes, deux portes à panneaux nous révèlent l'existence d'une armoire dans le mur. Cet enfoncement est un fac-simile de l'espace qui reçut jadis le corps de notre vénérable Mère d'you ville. Pour plus d'explications, il faut vous dire que ce placard était autrefois, moitié dans la chambre de notre vénérable Mère, moitié dans la communauté de la rue mcgill. Il prenait place dans le mur et était séparé au milieu par une cloison.

About the Publisher

Forgotten Books publishes hundreds of thousands of rare and classic books. Find more at www.forgottenbooks.com