Emporté par cette vague de tendresse que doit ressentir chaque être humain à l'aube, je profite de ces moments pour prendre un stylo et m'épancher sur le carnet qui ne me quitte jamais. J'éprouve le besoin de me livrer, une fois encore, sans détours, sans apparats, de dévoiler ces années obscures, où j'ai pensé d'aller jusqu'au bout de mes rêves. Depuis de trop longues années, je retiens prisonnier en moi ces douleurs afin de ne pas consumer cette existence que je juge si souvent inutile et je les laisse, avec lenteur mais efficacité, me dévorer les entrailles. Mon âme à travers ce stylo qui répand son encre comme d'autres leur fiel, s'évade, irrémédiablement, au-delà de ces moments forts gravés dans les profondeurs de mon coeur, me permettant d'inscrire à jamais, pour la postérité peut-être, le parcours sinusoïdal de mes ondulations cérébrales, de mes ressentis, de la profondeur de ma schizophrénie sentimentale qui n'est forcément abyssale que pour moi. Dès la genèse de ma passion, le virus de l'écriture m'a envahi tel un poison colonisant, peu à peu, mes veines; je me suis appliqué à retranscrire ma vie, faisant fi de mon incapacité à la moindre imagination. J'ai la volonté, primaire ou sans doute un brin égocentrique, de déposer sur le papier une partie de mon existence à la face du monde ou, peut-être, de me libérer, de façon définitive, de ces mots qui s'entrechoquent dans mon cerveau. Je dois m'appliquer à inscrire, sur la partition de mes années les moins mornes, la mélodie sinueuse de mes élucubrations nocturnes avec sincérité. L'histoire d'un homme banal, loin d'être intelligent, juste un peu dérangé, qui est dans l'incapacité de supporter ses tristesses, son envie de damnation. Une tranche de vie, finalement très éloignée d'une hagiographie; évidence de la plus pure trivialité. Je conserve, néanmoins, la volonté de partager cette platitude, la graver avec les mots les plus jolis, parés de poésie car le désespoir est poétique, il est symphonique, déchirant et envoutant lorsque le moment est venu à l'âme de s'exiler pour une seconde ou pour la nuit des temps. L'instant présent pourrait sembler incongru à tout individu ayant la mauvaise idée de se trouver, cette nuit, dans cet endroit isolé dans les lueurs agonisantes d'un réchaud, une ombre, une silhouette, appuyée contre l'écorce d'un arbre, que la vie semble avoir désertée; vision lugubre d'un instant de vérité, du moment où l'âme oscille entre la lumière, source d'espoir, et l'obscurité malsaine de l'abandon.Dans ce recueil photographique, un véritable Appel de l'âme, entre récit et fable poétique, J'offre des textes qui traitent les différents états d'âme d'une intensité fine, parce que nous avons tous des états d'âme, entre tristesse et sérénité, rancoeur et joie de vivre, et que l'émotion doit les analyser et les transformer pour donner à notre coeur des reflets de cristal pur, scintillant et fragile que les vagues à l'âme ramènent en éclats de lumière sur les falaises de notre sensibilité et notre sensibilité, loin d'être une simple et irrémédiable faiblesse, devient, parce qu'elle nous est commune, le moteur de toute expression, de toute émotion et, souvent, de toute beauté. De nos vulnérabilités naissent nos diversités, nos possibilités, nos forces. Chacun de nous, à son gré, peut ainsi se fixer ses propres règles, se reconnaître fragile, en somme, et en éprouver du plaisirÀ travers ces appels de l'âme on voyage ensemble en images à la découverte d'un immense pays l'Algérie qui jouit d'un environnement aussi impressionnant que varié avec de vastes chaînes montagneuses Aurès et Nememcha, sur la côte méditerranéenne, on peut admirer en hiver les montagnes enneigées de Djurdjura, et les sublimes paysages sahariens.