Drame des obsessions frénétiques. Lors de la guerre de succession d'Espagne (1701-1713), à la cour de Madrid, deux aristocrates se consacrent à l'assouvissement de leurs passions. Toutes deux, ivres d'elles-mêmes, vont tout sacrifier à leurs desseins, aux dépens des autres si nécessaire. La Française, Princesse des Ursins, camériste de la reine, cherche à asseoir sa domination sur la politique de l'Espagne. L'Espagnole, Rufina de Robledo, affame son corps, tout en souhaitant porter un quatrième enfant. Elle s'enfoncera, avec ce rêve non maitrisable, dans une déraison amère et ira jusqu'à commettre l'irréparable. Un lien s'est créé entre les deux femmes. Quel est-il ? En quoi sont-elles semblables et différentes ? Chuteront-elles chacune à leur tour ? Les événements, particulièrement riches en rebondissements, ne forment qu'un décor d'arrière-plan. Plus qu'un roman historique, on s'attachera aux moeurs et aux caractères, mélanges de force opiniâtre et de délires.Ce récit de deux ambitions féminines assemble burlesque et de tragique. On admire avec perplexité la vitalité de ses femmes jusque dans sa démesure. Pourtant, l'ultime transgression n'est pas dans l'horreur du crime. On se régale, on souffre, on s'amuse. RÉSUMÉ Deux aristocrates, l'une française, l'autre espagnole se retrouvent dans un carrosse roulant vers Bayonne en 1714. Elle se connaissent. L'Espagnole, Rufina de Robledo, semble mentalement en perdition. La Française, Madame des Ursins, qui doit fuir le pays, lui propose de l'aider en lui demandant de l'accompagner en France. L'Espagnole à un relais de poste, descend et va commettre une tentative de suicide. La police de la Sureté d'État arrive à temps pour la sauver et l'interroger, la soupçonnant d'un crime. Madame des Ursins avait été nommée, en novembre 1701, par le Secrétaire d'État aux affaires étrangères de Louis XIV pour devenir la camériste de la nouvelle reine d'Espagne mais elle a, dès le début, l'intention dissimulée de vouloir gouverner le pays. Quant à Rufina de Robledo, elle est rapidement interrogée à la Sécurité d'état où elle déclare: Qu'elle devait commettre un crime sans l'avoir voulu et sans vraiment pouvoir complètement l'expliquer. Finalement, réussissant à mettre en exergue les turpitudes de ses interrogateurs, elle renverse la situation et est disculpée. Libérée, elle va rejoindre sa famille dans sa villégiature campagnarde. C'est dans la carriole du retour qu'elle évoque son passé très lié à celui de la princesse des Ursins . On découvre les obsessions de Rufina au cours de ces treize années: poursuivre sa quête de pureté par l'anorexie en même temps que celle de la recherche d'un géniteur pour devenir grosse d'un quatrième enfant. Ses dérèglements s'aggraveront pour verser ensuite dans un acte de déraison totale. Soit en passant en revue des thèmes comme la famille, les amants, les palabres des gynécées, soit au travers d'épisodes historiques, Rufina décrit la relation assez étrange qui unit les deux femmes. L'Espagnole ne pourra jamais véritablement admettre une amitié non contrefaite. La princesse, par orgueil démesuré, ira trop loin, sera rapatriée puis graciée. Elle reviendra, reprendra sa course éperdue vers le pouvoir mais finira par connaitre un sérieux revers comme Rufina. Toutefois, même après de très rudes coups reçus, l'exil, on s'aperçoit qu'elles ne sont nullement détruites. Bien sûr, leurs vies sont l'illustration qu'il est impossible rester dans notre chambre comme le pressentait lucidement Pascal. Davantage: bien qu'éprouvées, mises en échec, marginalisées, ces femmes, dans un désert affectif, trouvent rageusement l'énergie, un peu comme des animaux aux abois, de se redresser, de persévérer dans leur être mais... sans sagesse aucune. Seul Ronzal, le mari, comprend que l'l'aboutissement de la vie de